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L’affaire Galilée de Bernard Plouvier – Dualpha éditions.

Le docteur Bernard Plouvier est chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne. Un parcours atypique qu’il convient de souligner, car il explique la démarche méticuleuse et acérée (une méthodologie résolument scientifique) grâce à laquelle l’auteur revisite avec bonheur certains pans de l’Histoire. Après plusieurs ouvrages biographiques de très grande qualité (dont une Biographie médicale et politique d’Adolf Hitler en six volumes), le Dr Plouvier s’est penché, à travers une étude historique remarquable, sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’Affaire Galilée ».

L’Affaire Galilée est une machine de guerre lancée par divers polémistes, au XVIIIe siècle, contre l’Eglise catholique. L’origine de l’Affaire se trouve dans l’interrogation autour des rôles et places respectives de la Terre et du Soleil dans l’Univers alors connu. Où est le centre de l’Univers ? C’est Aristarque de Samos, astronome réputé du 3e siècle, qui le premier va émettre l’hypothèse selon laquelle le soleil est le centre autour duquel gravitent toutes les planètes. Le mathématicien Hipparque de Rhodes, une génération plus tard, va décrire le plan de rotation de la terre autour du soleil (l’écliptique). Puis, au XVe siècle, un prêtre assez génial, Nicolas de Cues, réfute la cosmologie d’Aristote, revue par Ptolémée et admise par Thomas d’Aquin. Il affirme que la terre tourne sur elle-même, mais aussi autour du soleil, véritable centre d’un univers qu’il définit comme étant infini. Bien que médiocre observateur du ciel et médiocre théoricien, Nicolas Copernic, au début du XVIe siècle, va rappeler le schéma héliocentrique du grand Aristarque de Samos.  

Né en 1571, l’allemand Johannes Kepler est un authentique génie. C’est lui qui corrige les erreurs de calcul du chanoine Copernic. Kepler est l’un des premiers auteurs à envisager l’influence du jeu des planètes sur la santé des êtres vivants par l’effet des variations de la pression atmosphérique (la météoro-pathologie). Dès 1595, alors que l’italien Galilée enseigne encore l’astronomie selon Claude Ptolémée (la terre est placée au centre de l’univers autour de laquelle gravitent les autres astres), Kepler défend l’héliocentrisme dès son premier ouvrage. Quelques années plus tard, il décrit la trajectoire elliptique des planètes du système solaire et montre que le soleil n’est pas « au centre de l’orbite terrestre » (contrairement à ce qu’avait écrit Copernic). Il énonce également que la vitesse orbitale des planètes varie de façon inversement proportionnelle à la distance qui les sépare du soleil. Enfin, en 1618, Kepler formule que que les carrés des temps de révolution des planètes autour du soleil sont proportionnels aux cubes de leurs grands axes orbitaires.  Cette « troisième loi » de Kepler sera la source de la formulation de la gravitation universelle (la célèbre « pomme de Newton »).

Galileo Galilei est né en 1564. Il a le grand mérite d’avoir le premier contemplé le ciel nocturne avec une lunette grossissante, en 1609, que Kepler dénommera télescope. Galilée gagne une fantastique réputation grâce à son premier livre de descriptions… et à la publicité qu’il se donne. Jusqu’en 1616, l’Eglise catholique autorise la discussion sur l’hypothèse héliocentrique, sous la réserve de s’abstenir d’y mêler la théologie et les Saintes Ecritures. Or, de 1613 à 1616, Galilée  va utiliser l’Ancien Testament dans son argumentation, ce qui conduit fort logiquement l’Eglise à lui enjoindre de ne plus enseigner l’héliocentrisme ni la rotation de la terre… En 1624, Galilée, reçu par le pape Urbain VIII, est autorisé à préparer l’exposé impartial des deux thèses cosmologiques, en évitant absolument toute référence aux textes bibliques. Or Galilée va présenter l’héliocentrisme et la rotation de la terre comme des faits avérés, alors qu’il n’en existe aucune preuve. Il insulte grossièrement les partisans du géocentrisme, alors qu’il avait reçu mission d’exposer impartialement les deux systèmes. Et ce, alors même que tous les jésuites astronomes, une majorité de cardinaux et le pape lui-même sont des partisans de l’héliocentrisme…

En cette période historique très agitée (guerre larvée entre Bourbons et Habsbourg risquant à tout moment de déchirer la catholicité), Urbain VIII, bafoué par son ami Galilée, conspué par les plus puissants monarques catholiques, chahuté à la Curie, est contraint de faire un exemple et s’ouvre ainsi le procès de Galilée, du 12 avril au 22 juin 1633. Contrairement à une légende tenace, Galilée est fort bien traité : il ne sera à aucun moment enchaîné, emprisonné, affamé ou molesté ! De sa propre initiative, il renie son oeuvre à trois reprises, avant l’abjuration solennelle, sur ordre, du 22 juin. L’auteur est reconnu coupable de plusieurs méfaits : il a violé son serment de février 1616 ; il a affirmé que les éléments de la « doctrine copernicienne » étaient prouvés, alors qu’ils ne sont que des hypothèses ; il a interprété à sa façon erronée les Saintes Ecritures, contrevant aux ordres de l’Eglise ; il a obtenu par fraude l’imprimatur pontifical.

Galilée meurt dans sa villa de Toscane en 1642, quelques mois avant la naissance de Newton, le génie qui révolutionnera l’astronomie théorique en parachevant les travaux de Kepler. Ni génie, ni martyr, mais authentique parjure et fraudeur, Galilée fut seulement victime de sa mégalomanie.

Les mensonges des champions de l’anti-catholicisme résistent fort mal à la vérité historique disséquée par Bernard Plouvier.

Merci docteur !

Arnaud Robert.

 L’affaire Galilée de Bernard Plouvier – Dualpha éditions. 21 €

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