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LA 5e SAISON De MONS KALLENTOFT

 L’inspectrice Malin Fors avait pour habitude de noyer ses soucis dans l’alcool. S’arrêter de picoler sec suppose une belle volonté. Seulement voilà, quand l’envie d’une petite téquila la reprend, elle se fait un café bien serré ou part courir. Divorcée et mère d’une fille étudiante qui vit dans une autre ville, Malin se dit qu’à 37 balais et en admettant qu’elle continue à s’investir entièrement dans son métier de flic, elle risque de prendre un abonnement illimité de solitude.

Elle se lie donc avec Peter, chirurgien de son état et fils de la grande bourgeoisie suédoise. Son métier reste pourtant prioritaire et le cas de Maria Murvall continue de l’obséder. Cette jeune fille a été sauvagement agressée et depuis, elle reste figée, incapable de communiquer. Dans les enquêtes qui suivent, Malin trouve d’étranges similitudes avec le cas qui la tracasse. Terriblement tenace, elle entrevoit un début de solution et elle n’hésite pas à se rendre de Linköping jusqu’à Stockholm avec sa Golf blanche pour vérifier un petit détail. Elle se demande si la somme de 1 500 couronnes suédoises pour une nuit d’hôtel passera en note de frais. En Scandinavie, les petits avantages en nature des fonctionnaires, y compris les ministres, ne sont pas du tout bien vus.

Le chef de l’inspectrice, le très élégant Karim Akbar, un nom savoureux, s’est d’ailleurs acheté son beau fauteuil de bureau avec ses propres deniers. L’enquête piétine car les langues refusent de se délier. Heureusement, son collègue Waldemar dispose d’arguments convaincants pour faire parler les témoins récalcitrants. A mesure que les recherches commencent à aboutir, Malin doit affronter les puissants qui savent, comme partout, user de leur pouvoir pour ne lâcher aucune information.

Dans ce roman, l’auteur nous décrit aussi son pays avec le summum du mauvais goût : être meublé avec des produits Ikea. Il nous fait entrevoir un aspect méconnu, le phénomène important de l’immigration venue des pays en guerre mais aussi de la mafia russe. Au train où vont les choses chaque ville suédoise aura bientôt son auteur célèbre de roman policier.

 

Un polar 100/100 suédois *****

 

458 pages, SEUIL, 21,50 €

 

Dominique LE FUR

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