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Heureuse et épanouie sans pognon, c’est possible

 – C’est vrai qu’avec la crise, votre portefeuille d’étudiante ou de jeune travailleuse assaillie d’impôts ne vous permet pas de faire des folies… Crise oblige, mais pas que ! A cela s’ajoute votre esprit disciplinée qui suit sagement les consignes : journées sans achat, le moins de dépenses possible, boycott de toutes les marques prônant la dénaturation de la famille, etc., etc. Mille et une raisons en ce moment de ne plus rien dépenser (ou presque).
Heureuse et épanouie sans pognon, c’est possible

 

Alors certes, se contenter des dépenses vitales comme le loyer, la nourriture, et l’essence, c’est bien, mais c’est tout de même un peu réducteur, et on aura beau nous lancer des poncifs tels que “Tu n’es pas ce que tu possèdes”, ou “L’argent ne fait pas le bonheur”, si tout le monde est plus ou moins convaincu par ces affirmations, dans la pratique c’est un peu moins facile à vivre, et c’est toujours agréable de pouvoir s’offrir de petits plaisirs de temps à autres. Eh oui ! La faiblesse est humaine, et lorsque vos amies vous proposent une après-midi shopping, ou une sortie entre potes, répondre par la négative provoque un petit serrement de coeur. D’autant plus que souvent, liens sociaux riment avec dépenses. Ce n’est pas de notre faute, c’est comme ça qu’on a grandi, et du coup, ne pas dépenser signifie presque toujours : rester enfermée toute seule chez soi comme une pauvre âme en peine.

Face à ce triste état de fait, plusieurs solutions s’offrent à vous !
1° Vous prenez votre mal en patience, et vous acceptez de résumer votre vie sociale à facebookeries ou sms (au moins c’est gratuit).

2° Vous mettez entre parenthèses votre pauvreté, et vous dépensez sans compter, au risque de vous endetter… Bon ce jeu-là est dangereux, et vous ne tiendrez pas longtemps le rythme !

3° Vous qui êtes charmante, et avez un sourire irrésistible, vous pouvez essayer de compter sur de riches bienfaiteurs masculins lors de vos sorties : s’ils sont galants, ils ne manqueront sans doute pas de vous offrir un verre, puis un autre verre, et encore un autre verre ! Par contre, il vous faudra varier les cibles, ceci pour plusieurs raisons : tout d’abord vous risqueriez de lasser votre généreux donateur, qui constatera assez rapidement la supercherie ; et ensuite, parce que les riches bienfaiteurs se font hélas de plus en plus rares, et que les jeunes hommes séduisants que vous rencontrez possèdent bien souvent un compte en banque aussi à sec que le vôtre. C’est également cela l’égalité hommes-femmes !

4° Vous vous creusez la cervelle et vous songez à des solutions réellement faisables /envisageables, en adéquation avec vos valeurs, et surtout qui ont une chance de s’installer dans la durée (eh oui, il ne faut pas rêver, la fin de la crise, c’est pas pour demain !)

Cette dernière solution est, il est vrai, un peu plus compliquée et elle implique de changer totalement notre mode de vie de jeunes Européennes du XXIe siècle élevées dans la société de consommation.

Changer de mode de vie… Vaste programme, n’est-ce pas ?
Mais nous vivons justement des jours où il nous est possible de croire en tout. Combien d’entre nous passent désormais une bonne partie de leurs soirées à hurler, tous assemblés derrière une cause noble, et tous prêts à forger au combat des liens d’amitiés impérissables ? Ces liens qui se créent sont bien plus solides que ceux noués en boîte de nuit alors que vous étiez complètement bourrée. Et ces soirées-là, si simples finalement, sont typiquement de celles dont vous vous souviendrez toute votre vie : après cela vous rentrez chez vous, complètement lessivée, mais fière, et vous n’avez qu’une envie : celle d’y retourner ! Pour ce genre de soirées pourtant, vous n’avez pas besoin de dépenser grand-chose : un vieux drap sorti d’un placard et peinturluré à l’arrache, un petit drapeau rose sans cesse réutilisable, vos fringues les plus pourries, vos casseroles, votre voix, et votre énergie ! Ces révoltes populaires et totalement gratuites qui fleurissent un peu partout en France ont la force de nous rapprocher, et de nous faire goûter à nouveau les joies simples de la vie : rester en plein air et partager le plaisir d’être avec des gens qui partagent vos valeurs, le plaisir de chanter avec eux, de crier avec eux, de souffrir avec eux, même (car affronter la souffrance ensemble est bien plus porteur de joie que le confort ennuyeux de son canapé…)

Dépenser surtout votre temps !
Bien sûr, ces périodes mouvementées n’ont pas vocation à durer toujours, et je ne vous encourage pas à passer tout votre temps libre dans la rue. Mais peut-être que ces rassemblements populaires peuvent nous aider à nous recentrer sur l’essentiel, et à nous faire prendre du recul par rapport à notre rythme de vie habituel qui, pour oublier la routine quotidienne du métro-boulot-dodo, se paye les divertissements classiques que nous propose notre système matérialiste et consommateur. Non, il ne faut pas croire ce que nous dit sans cesse la pub : la vie n’est pas si chère, il est encore possible d’être heureux sans pouvoir d’achat, et surtout l’amitié ne s’achète pas. Peut-être que notre révolte trouverait son achèvement dans le refus de cette économie du loisir selon laquelle nous serions obligées d’acheter notre bonheur. Plutôt que de payer nos gadgets et nos divertissements, pourquoi notre résolution de printemps et d’été, ne serait-elle pas de dépenser davantage de temps auprès de nos amis ? Maintenant que nous savons qu’un simple sms peut nous rassembler, pourquoi ne pas rêver à de belles après-midi en plein air, ou à des bals populaires sur les quais de ces fleuves qui traversent si souvent nos villes ? Pour une soirée réussie il suffit d’un feu de bois, d’une communauté de camarades et de quelques chansons !

Marie Vermande

merci à Belle et rebelle

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