C’est à la fin des années 1880 que s’affirme un fort sentiment d’identité nationale auquel les artistes Slovènes vont tenter de donner forme
État de l’ex-Yougoslavie devenu indépendant en 1991, la Slovénie est encore une province de l’empire austro-hongrois (la Carniole) quand elle commence à s’ouvrir à la modernité à la fin des années 1880. Cette période est aussi celle de l’affirmation d’un fort sentiment d’identité nationale auquel les artistes (peintres, sculpteurs, écrivains, architectes) vont tenter de donner forme.
L’émergence d’un courant de peinture original dans ce pays est contemporaine des Sécessions de Munich (1892) et de Vienne (1897). C’est à l’Académie ouverte à Munich en 1891 par le peintre slovène Anton Ažbe que se rencontrèrent les quatre peintres que leur passion commune pour la peinture en plein air fit appeler impressionnistes. Leur style, cependant, se réfère moins à l’impressionnisme originel né en France dans les années 1860-1870 qu’à l’évolution que lui firent suivre Monet dans ses séries des Meules et des Cathédrales de Rouen, Van Gogh dans sa gestualité expressionniste ou encore Giovanni Segantini qui conféra un caractère symboliste à ses paysages et dont l’influence fut grande dans cette partie de l’Europe. Leur ambition fut de dépasser le réalisme anecdotique pour ne retenir du paysage que son pouvoir émotionnel dans des compositions parfois proches de l’abstraction pour certains d’entre eux.
De ces quatre peintres, Ivan Grohar est celui qui se rapproche le plus du symbolisme par sa conception spiritualiste du paysage. Son Semeur fut considéré immédiatement dès 1907 comme le symbole de la nation slovène en devenir. Matija Jama s’attacha à saisir l’intense luminosité de calmes paysages. Matej Sternen privilégia la figure humaine. Quant à Rihard Jakopi?, il fut le grand animateur de la vie artistique à Ljubljana y faisant construire à ses frais en 1909 un pavillon qui devint le lieu d’expositions de l’avant-garde. Sa peinture véhémente et audacieuse présente une grande variété de thèmes dont des scènes très mouvementées de figures faisant corps avec la nature.
Au-delà de ces quatre peintres, l’exposition présente un état de la création à Ljubljana entre 1890 et 1920 : forte et belle présence de six sculpteurs dont les représentants les plus remarquables sont Franc Berneker, Lojze Dolinar et Ivan Zajec, très riche production d’illustrations Art nouveau ou Jugenstil de livres d’auteurs contemporains comme Ivan Cankar et Oton Župan?i?, photographies de style pictorialiste qu’August Berthold réalisait d’après les mêmes motifs que ses amis impressionnistes, verve du caricaturiste Hinko Smrekar dont les dessins sont une chronique satirique de la vie artistique et politique .
Seront enfin évoquées les belles réalisations architecturales de Jože Ple?nik, Maks Fabiani ou Ivan Vurnik qui firent de Ljubljana une ville moderne après le tremblement de terre qui la détruisit en partie en 1895.
L’exposition a été réalisée en partenariat avec la Narodna Galerija.
Commissaires:
Barbara Jaki, directrice de la galerie nationale de Slovénie
Sylvain Lecombre, Conservateur en chef du patrimoine
Sénographe:
Jean-Michel Rousseau
Petit Palais – Musée des beaux-arts de la Ville de Paris
2 avenue Winston Churchill
75008 Paris
Du 18 avril au 13 juillet 2013 Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h. Fermé le lundi et les jours fériés.
De 4 € à 8 €
Contact:
01 53 43 40 36