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Exclusif ! hier soir à l’Olympia ! THE BEACH BOYS

L’enfance de l’art

[youtube id= »R9WgLbMMer0″ width= »600″ height= »350″] Issus d’une famille qui pratique la musique depuis plusieurs générations, les frères Wilson, Brian, Carl et Dennis, grandissent à Hawthorne (Californie).

Trois éléments font la spécificité du son de The Beach Boys : leurs harmonies vocales cristallines, les accords et les rythmes binaires de Chuck Berry, qui forment l’ossature de tout répertoire rock, et les productions sophistiquées de Phil Spector, dont Brian tentera inlassablement de reproduire le fameux Wall of Sound.

Garçons de plage

Le déclic se produit en 1961 lorsque Dennis revient d’une séance de surf, Brian écrit « Surfin’ » (octobre 1961). Ils optent alors pour le nom de The Beach Boys. Le 16 juillet 1962, leur père signe à leur place un contrat discographique chez Capitol Records, aucun n’étant majeur.

Les chansons de Brian deviennent à une vitesse incroyable les hymnes de la jeunesse américaine, qui se reconnaît dans ce quintette insouciant et bien élevé, projetant une image saine et sportive, et célébrant les jolies filles, les surprise-parties et les joies du surf.

Dans les albums et sur scène, le beau Dennis, est le principal centre d’attraction pour le public féminin, il a souvent droit à une chanson ou deux et devient la star des Beach Boys. Cependant, et bien qu’étant techniquement le chanteur le moins doué, c’est Mike Love qui interprète le plus de titres.

En décembre 1964, lors d’un trajet en avion effectué en pleine tournée, Brian, désemparé est en proie à une profonde crise d’anxiété et doit être rapatrié d’urgence. Il décide alors d’abandonner les concerts, où il ne s’est jamais senti à l’aise, et de se concentrer sur ses principaux talents : le chant, l’écriture et la production.

Chefs-d’œuvre

En 1966, de retour d’une tournée japonaise,The Beach Boys sont confrontés au Grand Œuvre de Brian, Pet Sounds
(16 mai 1966). L’album n’a rien à voir avec les précédents, abordant des thèmes beaucoup plus sérieux et adultes. Une chanson, « Caroline No », paraît en single sous le nom de Brian Wilson, aucun des Beach Boys n’y ayant été impliqué. Comme toujours, leurs harmonies et leurs performances vocales font merveille sur le disque, Brian s’y charge de tout ou presque. Désormais acquis à la cause du psychédélisme, ils ont abandonné les uniformes avec lesquels ils faisaient jusque là leurs apparitions publiques et se laissent pousser les cheveux.

Reçu tièdement aux Etats-Unis, Pet Sound réalisera un meilleur score en Angleterre, où Paul McCartney (qui considère « God Only Knows » comme la plus grande chanson jamais enregistrée) et Mick Jagger ne cessent de chanter les louanges de Brian Wilson.

Le semi-échec de Pet Sounds est compensé l’année suivante par le triomphe du single « Good Vibrations »(10 octobre 1966). La chanson atteint le n° 1 un peu partout dans le monde et permet au groupe de redevenir une sensation.

Désireux de dépasser The Beatles, Brian se lance dans une œuvre encore plus ambitieuse, Smile et où il travaille cette fois-ci avec le jeune parolier Van Dyke Parks, au style plus « défoncé » et dans l’air du temps. Devenu totalement paranoïaque, Brian Wilson refuse de sortir l’album et détruit une grande partie des bandes.

Il ne participe qu’à contre-cœur à l’album Smiley Smile (septembre 1967), une sorte de version abâtardie de Smile
publiée suite aux pressions de Capitol. Les parties vocales sont enregistrées à son domicile.

Eté trouble

Meilleur chanteur du groupe, bon musicien, Carl Wilson devient le leader de The Beach Boys, même s’il a plus de facilités à chanter qu’à composer. L’album Wild Honey(décembre 1967), souffre de l’absence de Brian Wilson et réalise de mauvais scores commerciaux.

Tournées

Le très beau Sunflower(août 1970) connait au moins deux versions différentes avant de paraître, de même que le sombre et désespéré Surf’s Up (août 1971). Le fantasque Dennis se met alors provisoirement en congé du groupe.

A l’été 1972, n’en étant plus à une décision incongrue près, ils partent s’établir aux Pays-Bas et y construisent un studio pour enregistrer un album, Holland (janvier 1973), Brian leur faisant faux bond au moment de prendre l’avion ! .

En fait, Brian, cloîtré, ne bouge plus de son lit, se goinfre, se drogue ; il ne quittera pas sa chambre pendant presque trois ans. A l’instar de certains grands talents de la rock music comme Syd Barrett, Vince Taylor ou Peter Green, il souffre en fait d’une santé mentale très précaire et sa consommation de drogues dures la dégrade à un point inimaginable.

L’été sans fin

Leur compilation, Endless Summer (juin 1974) est un best-seller-surprise aux Etats-Unis. C’est malheureusement aussi à partir de là que leurs concerts commencent à se résumer à des oldies shows à rallonge, les set-lists privilégiant les vieux tubes et négligeant les nouveautés. Ils capitalisent ainsi à fond sur l’effet de nostalgie enclenché à cette époque par le film American Graffitide George Lucas et perdent de leur créativité.

Sur 15 Big Ones (juin 1976) Brian chante horriblement mal, les années passées à se droguer intensivement ayant endommagé ses cordes vocales. De même, ils le refont monter sur scène, la tournée étant appelée pour l’occasion Brian’s Back, mais un malaise s’installe à chaque fois qu’on voit au piano cet homme à l’air absent, obèse et négligé, qui joue souvent une toute autre chanson que celle du groupe. Une reprise du « Rock ‘N’ Roll Music »de Chuck Berry leur permet tout de même de retrouver les premières places des hit-parades, qu’il n’ont guère côtoyées depuis « Good Vibrations ».

L’excellent The Beach Boys Love You sort en avril, Brian un peu plus en possession de ses moyens, reprend les commandes et signe la majorité des compositions.

Le 23 décembre 1983, Dennis Wilson se noie dans des circonstances troubles lors d’une ballade en mer.

Années 1980

Leurs concerts font toujours le plein de spectateurs, mais leur production artistique est devenue totalement inintéressante et quand on les invite en télé, c’est toujours pour rechanter les même vieux tubes.

Le groupe obtient son premier numéro 1 au Billboard depuis vingt ans avec une chanson pourtant médiocre, « Kokomo », qui a eu la chance de figurer dans un film hollywoodien à succès avec Tom Cruise, Cocktail, et à laquelle, ironie du sort, Brian n’a en rien participé.

Nouvelle jeunesse

Le 6 février 1998, depuis longtemps malade, Carl, décède d’un cancer. Brian ayant accepté de lui louer les droits du nom « Beach Boys », Mike Love, qui a éjecté Alan Jardine au passage, devient seul maître à bord.

Sa santé physique et mentale s’étant améliorée, Brian donne des concerts-marathons souvent éblouissants (notamment le 14/2/2004 à l’Olympia de Paris) où il recrée tout Pet Sounds et les joyaux de son répertoire, la majorité des fans considérant qu’il est désormais pour ainsi dire The Beach Boys.

Trente-sept après, Brian Wilson exorcise ses vieux démons et achève Smile (septembre 2004) qu’il repart jouer sur les scènes du monde entier.

sortie de Endless Summer. Au total, les Beach Boys auront passé 49 ans et une semaine dans le top 10 Billboard 200 : même les Beatles n’ont pas fait mieux avec leurs 47 ans dans le top 10 albums !

Retrouvez sur scène Mike Love, celui qui a composé tous les tubes des Beach Boys, et Bruce Johnston qui a rejoint le groupe en 1965 (il a notamment collaboré avec les Pink Floyd et Elton John).  Accompagnés de Christian Love, Randell Kirsch, Tim Bonhomme, John Cowsill et Scott Totten.

On avait presque envie d’emmener sa planche de surf le 8 juillet à l’Olympia !

 

l’Olympia Bruno Coquatrix

28, boulevard des Capucines – 75009 PARIS

08.92.68.33.68 0.34€/min

image -Eric F/infos75

source-Music Story Frédéric Régent

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