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CUBA LIBRE De Nick Stone

L’auteur ne fait pas partie de ce petit groupe capable d’écrire un standard honnête, mais sans plus, tous les six mois. Il prend son temps. Après l’excellent « Tonton Clarinette », Prix du polar SNCF en 2009, « Voodoo Land » en 2011, ce « Cuba Libre » (nom aussi donné au délicieux cocktail rhum-Coca) arrive, comme à chaque fois, deux ans après le précédent opus.

Le personnage qui va servir de fil conducteur, Max Mingus, ancien flic devenu détective privé, doit très régulièrement expliquer que son père était aussi musicien mais qu’il n’est pas le fils du grand Charlie. Max conserve une solide amitié avec son ancien partenaire Joe qui travaille aussi dans la police. L’action se déroule dans la ville qui se trouve en face de Cuba et qui avait servi de terrain de jeux à la série « Miami Vice » avec Don Johnson. Nick Stone fait d’ailleurs dire à son héros que la série était finalement assez réaliste avec cette guerre entre gangs pour détenir le marché de la drogue.

A Miami, la population est composée de 70% de Latinos dont la moitié Cubains. Un jour, Max déjeune tranquillement avec Joe, non loin d’Ocean Drive, qui lui parle d’une Vanetta Brown impliquée dans une affaire trouble de meurtre et actuellement sous la protection du Lider Máximo à La Havane, au moment où une balle lui fait exploser la tête. Notre détective privé se rend à Cuba et tombe très vite sur un travesti qui va lui faire connaître un autre Cuba. Plus le récit avance et plus le lecteur se trouve happé dans l’intrigue. Max se souvient régulièrement de Sandra, son épouse défunte et un peu moins de Tameka alias La Tornade, une déesse ébène de 1m80.

Comme l’écrit Nick Stone, ils formaient « un couple typique de Miami, le blanc riche et chauve avec à son bras son exotique trophée ». Mais Max ne pense plus à la chose et l’appel du pied de Rosa, une séduisante Cubaine, ne lui procure aucun émoi. Il poursuit son enquête sur cette île où les proches du président à vie bénéficient de privilèges et où le peuple connaît la misère.

A la fin du livre, l’auteur nous fait découvrir un Guantanamo très particulier, sorte d’enclave américaine sur cette île très socialiste. « Cuba Libre » démarre calmement pour monter rapidement au niveau du suspense et se termine en apothéose.

 

Un polar américain de qualité *****

 

504 pages, Série Noire Gallimard, 22,90 €

 

 

Dominique LE FUR

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