Cinéma

Pass sanitaire au cinéma : les entrées en baisse de 70 %

Instauré depuis le 21 juillet en France pour certaines activités, le pass sanitaire n’aura mis que quelques jours à causer ses premiers dégâts. Parmi les victimes, cinémas et salles de sport déplorent déjà une baisse de fréquentation.

Pass sanitaire au cinéma : les entrées en baisse de 70 %

Il n’aura donc pas fallu longtemps pour constater les effets désastreux de l’entrée en vigueur du pass sanitaire imposé par le gouvernement de Jean Castex depuis le 21 juillet.

Les chiffres sont en effet sans appel : les salles de cinéma ont subi une baisse de 70 % du nombre d’entrées mercredi 21 juillet par rapport au mercredi précédent avec seulement 275 000 entrées enregistrées, selon la société Comscore, qui mesure la fréquentation des salles de cinéma. La journée du jeudi 22 juillet connaissait quant à elle une nouvelle baisse de 60 % du nombre d’entrées.

Rappelons que le pass sanitaire, impliquant de prouver une vaccination complète, un test négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement, est désormais demandé depuis quelques jours à l’entrée de tous les lieux de loisirs et de culture capables d’accueillir 50 personnes et plus.

Tandis que le secteur a rapidement tiré la sonnette d’alarme compte tenu de ces pertes drastiques de chiffre d’affaires, le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) Marc-Olivier Sebbag a indiqué que les professionnels déploraient « la confusion et les cafouillages sur les obligations des cinémas et des spectateurs. Ceux-ci étaient complètement perdus ».

Dans le détail, on apprend également que ce sont les grands cinémas, à savoir ceux comprenant plus de 10 salles, qui ont été les plus impactés depuis l’imposition du pass sanitaire, « notamment ceux avec un public populaire, jeune », souligne le délégué général.

Les entrées de Kaamelott s’effondrent

En outre, l’ensemble des films projetés dans les salles françaises ont donc logiquement connu eux aussi une baisse drastique de spectateurs avec des chutes de 80 à 90 % pour les films en deuxième semaine d’exploitation. Par exemple, les projections de « Fast and furious 9 » ont vu leur fréquentation baisser de 90 % mercredi 21 juillet et de 84 % jeudi 22 par rapport au chiffre de la semaine précédente.

Mais les sorties de la semaine n’ont été guère mieux loties, à commencer par le très attendu « Kaamelott ». Le film d’Alexandre Astier, après avoir attiré 320 000 personnes le mardi 20 juillet pour son avant-première, n’enregistrait plus que 115 000 entrées (soit près de trois fois moins !) le lendemain, jour d’instauration du pass sanitaire.

Plus éloquent encore, selon Eric Marti, directeur général de Comscore France, « le film a fait davantage en avant-première que l’ensemble du marché réuni mercredi ! ». De l’avis de celui-ci, sans ce contexte de restrictions délirantes, « Kaamelott » aurait normalement dû réaliser au minimum environ 400 000 entrées. C’est donc un nouveau coup dur pour des cinémas qui tentaient de se relever après plusieurs mois de fermeture en raison de la pandémie.

De son côté, la FNEF (Fédération nationale des éditeurs de films), regroupant les principaux distributeurs français tels Gaumont, Universal pictures et autres, a réclamé la mise en place d’un « plan massif en faveur de la distribution », dénonçant « une catastrophe industrielle » avec l’avènement du pass sanitaire.

Même désillusion dans les salles de sport

Autre activité où le cauchemar du Covid-19 ne semble jamais prendre fin : les salles de sport. Après la levée des restrictions sanitaires le 30 juin dernier, l’accalmie aura en effet été de courte durée puisque l’instauration du pass sanitaire dans ces lieux était annoncée par Emmanuel Macron le 12 juillet.

Malgré le respect de protocoles déjà stricts, les salles de sport ont donc dû rapidement se conformer aux nouvelles injonctions de l’exécutif. Ainsi, elles ont désormais l’obligation d’exiger de la part de leurs adhérents la présentation d’un pass sanitaire.

Des adhérents qui sont pour partie agacés si l’on en croit Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycle (USC), entité regroupant des entreprises de la filière du sport et des loisirs. Lequel déclarait au Parisien le 23 juillet : « On a la volonté de mettre en place le pass sanitaire, et de participer à l’effort de guerre mais on subit l’incompréhension du public ».

Un sentiment d’inquiétude partagée par Thierry Doll, président du syndicat Active-Fneapl (regroupant un grand nombre de salles de sport), qui déplore le « manque de clarté dans les consignes gouvernementales » et, là encore, la désapprobation de certains adhérents : « Le plus difficile pour nous est de faire la concordance d’identité[entre le pass sanitaire et la pièce d’identité, NDLR]. D’un côté certains clients ne l’acceptent pas, de l’autre des employés considèrent que ce n’est pas leur travail. »

Tandis que les salles de sport ont figuré parmi les premières victimes des confinements à répétition depuis le printemps 2020, elles connaissent donc une nouvelle hémorragie d’adhérents depuis l’instauration du pass sanitaire avec des désabonnements qui multiplient. Sans compter les sportifs ayant appris à trouver des alternatives aux salles de sport dès le premier confinement, notamment en s’entraînant dans la nature ou à leur domicile.

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