Organisée par la Fédération des Transports de Voyageurs, ils étaient environ 300 autocars à s’être déplacés en stationnant tranquillement du côté du métro École Militaire. Après différentes réunions les services municipaux ont expliqué qu’ils pouvaient encore rouler au diesel. D’autant que tous les autocars disposent de moteur Euro 6.
Mais, volte-face, le vert adjoint au transport de la Marie de Paris n’a pu que répercuter les ordres de Madame La Maire qui a décidé que rouler au gasoil ne serait plus possible pour longtemps dans la capitale. Rappelons à ce propos que l’ACA considère que le trafic routier n’est responsable que de 26% des émissions de particules (PM 10).
D’autres organismes incriminent le chauffage urbain mais dans ce cas, il faudrait isoler tous les immeubles de Paris. Plus simple de jeter l’anathème sur le gasoil alors que la norme Euro 6 et ses systèmes de dépollution en font un carburant plus propre que l’essence. Quand l’adjoint au transport déclare qu’il s’agit d’une petite somme pour chaque passager, la FNTV considère que cette hausse de stationnement s’élève à 60% et sur deux ans cette augmentation atteindra 360%.
Du tourisme populaire
C’est peut-être ce qui énerve le plus nos édiles (élections en 2017), ce côté populaire. Car les clients des autocars ne prennent pas l’avion, ne fréquentent pas les hôtels de luxe, ne vont pas dans les boutiques de fringues très chères. Il s’agit de gens qui aiment découvrir une ville, aller dans un cabaret et prendre des photos. Ils viennent pour la plupart de province, voire des pays limitrophes.
Il y avait d’ailleurs dans la manif’ des autocars belges et néerlandais. Ils veulent voir Paris tout comme ils reçoivent des autocars français dans leur ville. Et ce moyen de transport est pendant longtemps encore lié au diesel. L’adjoint au transport déclarait à la radio qu’il y avait l’électrique, le GNV.
Ce qu’il ignore, c’est que la consommation de gaz est bien plus grande que le gasoil et qu’il faut ravitailler beaucoup plus souvent. Quant à l’électrique, il s’agit d’une douce plaisanterie. Reste l’hydrogène qui plaît bien à Madame la Maire mais qui coûte très cher au niveau des véhicules.
Les autocaristes sont des gens sérieux et ont investi dans des motorisations Euro 6, acceptées partout sauf à Paris. En plus, les autorités municipales accordent des vignettes bleues (CRIT’AIR) à des poubelles à essence et des jaunes à des diesels flambant neufs Euro 6 avec SCR et AdBlue.
Difficile de ne pas se dire qu’une maire a décidé de faire, telle une reine, ce qu’elle veut. Le problème, c’est que les autocars font partie de petites PME et qu’une interdiction de cet acabit peut mettre par terre des entreprises.
2020
Cette date est beaucoup trop courte pour appliquer les vœux de la maire car les nouvelles solutions ne sont pas encore là. Les technologies sont en train d’éclore et les infrastructures doivent être élaborées. Tout miser sur l’électrique conviendra dans des villes avec des véhicules qui peuvent transporter quatre personnes, pas plus. Cependant, quand on est aux manettes, il faut aussi tenir compte des réalités.
DLF