Quartier de la Campagne à Paris
Il existe à Paris, dans le 20ème arrondissement notamment, quelques quartiers où on se croirait dans un banal village de France. On sait tous qu’au début du 19ème siècle, une bonne partie de la ville était encore couverte de champs, de potagers et même de vignobles : la terre en Île de France est très fertile, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle Paris avait été choisie pour capitale.
Le quartier que je vous présente aujourd’hui se situe pas trop loin du square Séverine et de la porte de Bagnolet : c’est la Campagne à Paris. Avec un tel nom, le ton est donné. Le quartier est idéalement situé, entre le boulevard Mortier, la rue Leo Chavez et la rue Capitaine Ferber, tout près de la place Édith Piaf (qui, rappelons le, à grandi dans le quartier de Ménilmontant, tout proche). Tout de suite, on voit qu’il y a quelque chose de différent dans ce quartier. En arrivant par la petite place Octave Chanute, on peut y voir, derrière les arbres et une petite fontaine, un escalier qui monte vers des petites maisons : c’est la Campagne à Paris.
Montons ces escaliers, et déambulons dans ces petites rues, avec très peu de circulation automobile : le quartier n’est pas un axe de circulation, si on vient ici en voiture, c’est qu’on veut se rendre chez quelqu’un qui habite là. Cette caractéristique donne un calme extraordinaire à ce coin de Paris, à pourtant deux pas du métro et du périphérique!
Cet ensemble de pavillons, comme on en trouverait dans n’importe quelle ville de banlieue, avait été créé pour faire face à la crise du logement du début du 20ème siècle, et particulièrement la crise du logement des années 1920. La ville grandissait beaucoup, avec d’innombrables ouvriers qui arrivaient en masse de toute la France. Le projet de construction pour loger ces classes populaires débuta en 1906, à l’initiative de quelques particuliers, qui avaient profité des nouvelles lois sur les habitations bon marché. C’était la coopérative « la Campagne à Paris ».
Ce ne sera qu’après la Première Guerre Mondiale, avec toutes les difficultés qu’elle apporta, qu’on inaugurera finalement « la Campagne à Paris », le 20 juin 1926, vingt ans après le début du projet. Les 92 pavillons qui constituent ainsi le quartier sont ainsi relativement récents, si on les compare aux immeubles haussmanniens d’une grande partie de la ville, quelques 50 ans plus anciens.
Le quartier est bien entretenu et calme, chaque personne ayant sa maison individuelle, son garage, parfois même son petit jardinet : il n’y a pas à dire, on est vraiment ailleurs! Paris nous réserve parfois bien des surprises,
source le Blog de Paris