La longue file d’attente s’étend jusqu’à l’extérieur de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum d’Histoire naturelle. Vacances scolaires et météo pluvieuse obligent, les visiteurs composés pour l’essentiel de familles se pressent à l’entrée. Il faut dire que l’exposition « Météorites, entre ciel et terre » a de quoi susciter l’intérêt, ces pierres extraterrestres fascinent autant qu’elles inquiètent, A la lumière des toutes dernières avancées scientifiques, l’expo vous embarque pour un voyage dans l’espace et le temps. Alors, prêt au décollage?
Une collection impressionnante
Détenteur de la troisième plus grosse collection de météorites au monde avec plus de 4000 fragments en stock, dont certains extrêmement rares. le Muséum n’a pas fait les choses à moitié. Longtemps inexploitée, cette collection inestimable issue de collections publiques et privées, notamment celle de René Just Haüy (1743-1822), minéralogiste français et fondateur de la cristallographie géométrique, est aujourd’hui mise en lumière.
Un ciel parsemé d’étoiles nous accueille et nous immerge d’emblée dans un univers interstellaire, à la rencontres des « stars » de l’exposition: ces météorites âgées de 4,56 milliards d’années qui ont voyagé des centaines de millions de kilomètres avant de parvenir jusqu’à nous. Environ 350 pierres remarquables, de toutes origines et de toutes tailles, s’égrènent le long du parcours.
On pourra approcher de près celles qui sont entrées dans l’histoire, à l’image de « La Caille », la plus grosse météorite française. Découverte entre 1650 et 1700, elle pesait 625 kg. Tout à côté trône, noire et lisse, la « météorite d’Alabama ». Présentée pour la 1ère fois en France, cette pierre de 4 kg a fait les gros titres de la presse américaine lorsque le 30 novembre 1954, elle traverse le toit d’une maison, rebondit sur un meuble radio avant de percuter la hanche de Ann-Elizabeth Hodges qui faisait une sieste sur son canapé. Elle s’en sortira avec de sérieuses contusions et en fera don au Muséum de l’Alabama. Et puis derrière une petite vitrine repose un échantillon de la météorite la plus dangereuse au monde. Tombée à Chelyabinsk en Russie, son onde de choc a fait plus de mille blessés et des dégâts considérables.
Dans leur immense majorité, les météorites sont composées de fragments d’astéroïdes. Un petit nombre d’entre elles provient de Mars ou de la Lune, que vous pourrez observer et même toucher! Il suffira de glisser ses doigts derrière une vitre en plexiglas pour caresser la météorite lunaire. Quand on dit que vous pourrez toucher les étoiles!
La 2e partie de l’exposition nous emmène aux origines des météorites. On apprendra comment elles se sont constituées voilà des milliers d’années dans notre galaxie. On y découvrira les multitudes de météorites qui existent. Les chondrites sont les roches les plus anciennes du système solaire, les achondrites lunaires et martiennes font rêver les amateurs d’espace, quant aux météorites de fer et les pallasites, elles sont parmi les plus spectaculaires.
Une scénographie ludique et interactive
Loin d’être trop pointue ou trop scientifique, l’expo se rend accessible à tous et mise beaucoup sur les installations tactiles et ludiques. Ce parcours totalement immersif, où les lumières ont étés habilement tamisées, l’ambiance sonore travaillée, nous plonge dans un monde spatial où le jeune public est encouragé à toucher, à découvrir…
Du grand écran qui explique le processus d’entrée dans l’atmosphère d’une météorite, aux panneaux interactifs qui délivrent toutes sortes d’informations, en passant par les vitrines qui renferment les météorites les plus précieuses, les yeux du visiteur sont sans cesse happés et notamment ceux des plus jeunes. Dans la première partie consacrée aux chutes, les enfants pourront ainsi intercepter les pierres venues du ciel! Placés à l’intérieur d’un cercle, face à un grand écran auquel ils sont connectés, les apprentis-chasseurs de météorites devront les récupérer avant qu’elles ne touchent le sol…
Dans la même veine, ils seront aussi confrontés à des situations extrêmes, en l’occurrence si une météorite venait à détruire la Terre… Là, la situation est entre leurs mains, ils devront surveiller les masses menaçantes sur deux postes, l’astronomètre et l’astronome vigie. Puis sous forme de quiz et de vidéos d’animation, ils étudieront toutes les possibilités pour éviter le pire. On apprendra aussi ce qui arrive au caillou quand il traverse l’atmosphère. Est-il chaud ou froid? Vos mains vous le diront puisque vous aurez la possibilité de les toucher…
Toutefois, la belle surprise de cette exposition qui plaira à coup sûr aux enfants, réside dans l’écran arrondi de 8 mètres offrant une vue panoramique sur le système solaire, qui n’est pas sans rappeler La Géode. Embarquez dans ce vaisseau blanc le temps d’un court film retraçant la formation des astéroïdes et des planètes. Confortablement installés sur les fauteuils ou tout simplement à même le sol avec comme point de mire les étoiles, vous vous laisserez envahir par la voix profonde du narrateur commentant la valse des météorites. Plongeon garanti dans les profondeurs abyssales de la voie lactée.
Et puis parce que le Museum pense vraiment à tout, l’exposition sera accompagnée d’activités de 30 minutes, à faire en famille, dès 8 ans. Elles seront proposées dans un espace dédié, au sein de l’exposition. Tous les jours (hormis les mardis) pendant les vacances de la Toussaint, et tous les mercredis et week-ends en dehors des vacances scolaires. Durant cet atelier, parents et enfants apprendront à reconnaître les météorites, en jouant à retrouver celles qui ont été cachées parmi de nombreux intrus…
L’exposition temporaire parvient donc à trouver un juste équilibre entre discours ludique pour les petits et approche scientifique précise et complète pour les grands.
Une expo pluridisciplinaire
Même si l’expo s’attache à mettre en avant l’aspect scientifique, elle n’en oublie pas pour autant l’aspect sociologique du sujet en évoquant les croyances et les superstitions dont elles ont fait l’objet durant des siècles. Pendant longtemps les météorites ont été considérées comme des manifestations divines, des pierres magiques, faisant parfois l’objet de cultes. On y apprend par exemple qu’au cours du 1er millénaire au Moyen-orient, elles étaient appelées bétyles. L’un des plus célèbres bétyles était la pierre noire de la ville d’Émèse (Homs en actuelle Syrie), installée dans le temple du Soleil. Pour les aztèques, les météorites étaient tout simplement du « caca » des Dieux!
Ce n’est qu’en 1794 qu’on commence à se poser des questions plus concrètes sur la provenance de ces pierres… avec notamment les écrits d’un physicien nommé E.F.F. Chladni, qui avance que ces pierres viennent de l’espace. L’accueil est pour le moins contrasté…
C’est à l’Aigle en Basse Normandie que tout va commencer. Le 26 avril 1803, des milliers de pierres s’abattent sur la commune. Un jeune physicien, Jean-Baptiste Biot, est envoyé sur place pour enquêter sur l’événement. Tous les témoignages sont unanimes: les pierres sont tombées du ciel, et Biot en conclut qu’elles proviennent de l’espace. La qualité de son rapport, extrêmement documenté, permet de convaincre ses lecteurs et met fin à la controverse. Les météorites deviennent alors des objets de science et leur origine extraterrestre est acceptée par l’ensemble de la communauté scientifique européenne.
Elles deviennent sources de connaissance et nous renseignent notamment sur les grandes périodes de notre civilisation telles que le big bang, la création du système solaire, l’apparition des premiers hominidés…. Les scientifiques sont toujours à la recherche de nouvelles météorites pour valider et compléter les informations déjà obtenues, mais aussi parce que des spécimens inédits sont la promesse de nouvelles découvertes.
Et pour finir on n’omettra pas de parler de la dimension artistique, puisque rien n’a été oublié! On croisera ainsi manuscrits, huiles sur toile et gravures (dont la célèbre Melencolia d’Albrecht Dürer) qui viendront illustrer les divers regards portés par l’Humanité sur ces nébuleuses météorites, avant que leur mystère ne soit percé au au cours du 19e siècle. Ce sont pas moins que trois cent cinquante pièces qui ont été rassemblées par le Muséum National d’Histoire Naturelle, de façon à offrir le parcours le plus immersif et le plus complet possible.
Une belle expo accessible à tous, et qui nous en met plein les yeux! A découvrir jusqu’au 10 juin 2018.
INSOLITE
Le 9 octobre 1992, un spectaculaire bolide a survolé plusieurs états des États-Unis sur 800 km en 40 secondes avant d’atterrir à Peekskill, dans l’état de New York. Vue par des dizaines de témoins, la chute a été filmée par 16 caméras vidéo et a fini sa course en défonçant l’arrière d’une Chevrolet Malibu rouge. La voiture achetée quelques jours plus tôt pour 300 dollars, fut revendue… 10 000 dollars! Certains objets prennent de la valeur après avoir été touchés par une météorite… Cette voiture sera exposée durant 3 mois devant la Grande Galerie de l’Évolution.
INFORMATIONS PRATIQUES
75005 Paris
DATES
Jusqu’au 10 juin 2018
les mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi de 10h à 18h
PRIX
Payant – Plein tarif : 11 € Tarif réduit : 9 €
S’Y RENDRE
- 7 : Censier Daubenton (335m) 7 : Place Monge (403m)
PLUS D’INFOS
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Ce week-end, laissez votre passeport et votre valise à la maison : Paris vous fait voyager ! Où ça ? Au Japon pour trouver de beaux objets nippons, en Orient pour rendre hommage à la poésie arabe, en Thaïlande pour réveiller ses papilles, dans la forêt tropicale pour un chouette brunch et dans le futur pour une expérience de réalité virtuelle ! Suivez nous pour savoir que faire à Paris ce week-end du 10, 11 et 12 novembre.
S’OFFRIR UN BRUNCH HEALTHY ET GOURMAND (OUI, C’EST POSSIBLE !)
Pour ça, on file dans le 2ème arrondissement ! Dans l’une des tables les plus cool de la capitale, on s’installe dans un fauteuil, entre deux cactus et on choisit son jus fraîchement pressé, sa boisson chaude, puis ses oeufs (brouillés avec de la ciboulette, ils fondent dans la bouche) et sa salade : thaï, césar ou énergique. Pour le reste, laissez-vous guider par les doux parfums qui émanent du buffet avec au choix, mini viennoiseries, pains frais, cannelés, cakes, tartes, muffins, cheesecakes, granolas, plateaux de charcuterie et de fromages… Le personnel est attentionné, on nous laisse prendre son temps et pour bruncher, c’est parfait !
Brunch à 37 euros.
Klay Saint Sauveur
4Bis Rue Saint-Sauveur, 75002 Paris
> Plus d’infos ici
SE VIDER LA TÊTE
Une virée à 360 degrés dans un monde enchanté, ça vous dit ? Pour tentez l’expérience de la réalité virtuelle, allez donc aux Galeries Lafayette. Depuis ce matin, le célèbre grand magasin propose une étonnante animation, le « Noel Spectacular Spectacular ». En 2 minutes 30 et grâce à un oculus rift, ce large casque visuel, les visiteurs installés à bord du « Roller Coaster » pourront suivre un parcours immersif et bluffant. A vous en retourner la tête !
Jusqu’au 2 janvier 2018. Gratuit.
« Noel Spectacular Spectacular » : au 2ème étage des Galeries Lafayette Paris
40 Boulevard Haussmann, 75009 Paris
> Plus d’infos ici
SHOPPER COMME AU JAPON
Amoureux de l’univers des studios Ghibli, vous n’allez pas pouvoir résister à l’envie de visiter le pop-up store inauguré il y a quelques jours à Paris. Au « Château Éphémère », plus de 300 produits officiels et inspirés des films animés du maître Miyazaki seront disponibles. Origamis, éventails, peluches, figurines, vaisselle… De quoi commencer les cadeaux de Noël avec un peu d’avance et d’originalité ! Merci Totoro !
Ouvert jusqu’au 3 décembre, tous les jours de 14 à 19h.
Le Château Éphémère
70 rue Notre Dame de Nazareth, 75003 Paris
> Plus d’infos ici
VOYAGER DE PARIS À KHARTOUM EN PASSANT PAR FÈS
Et si vous vous laissiez emporter par la musique de la langue arabe ? Cette année encore, l’Institut du Monde Arabe ouvre ses portes en nocturne pour tous les amoureux de la poésie. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs artistes issus d’arts diverses (chant, lecture, rap, arts du cirque etc.) se réuniront pour faire vivre les vers de poètes en arabe donc, mais aussi en persan et en français. Une longue nuit pour faire rimer les cultures et tisser les liens entre les peuples.
Les expositions seront ouvertes au public jusqu’à 2h du matin et une cantine, le « Baba » proposera des plats érythréens, marocains, algériens, soudanais et afghans.
Uniquement ce samedi 11 novembre 2017, de 19h à 8h.
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés-Saint-Bernard – Place Mohammed V
75005 Paris
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RÉVEILLER SES PAPILLES ENDORMIES
On file en Thaïlande… à Montmartre ! Dans le quartier le plus touristique de Paris, fuyez les adresses attrape-nigauds pour vous réfugier à la « Brasserie Thaï », nichée dans une petite rue escarpée. A la carte, les épices twistent élégamment les classiques de la cuisine thaïlandaise : bo bun, pla pad prik, khao pad, pad thaï etc. Dans la bouche, les papilles frétillent face au joli mélange de saveurs. Service attentionné et petit prix viennent couronner une adresse qui deviendra vite l’une de nos préférées dans ce coin…
La Brasserie Thaï
5 rue Poulbot, 75018 Paris
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