Avec pas moins de 9.2 millions de téléspectateurs branchés sur la BBC le 1er janvier à 21h, on peut dire que la diffusion du premier épisode de la saison 3 de Sherlock fût un véritable triomphe. Attendu depuis pas moins de deux années après avoir laissé les spectateurs sur un « saison two » final spectaculaire, voici que le célèbre détective est de retour à Baker Street, mais pourquoi est-il de retour et surtout comment a-t-il survécu ?
Tant de questions que se pose le spectateur, mais aura-t-il toutes les réponses qu’il souhaite. Jouant énormément sur le coté mystérieux de la fausse mort de Sherlock Holmes, le scénario de ce premier épisode se révèle malin et assez bien écrit, même si tiré par les cheveux concernant l’enquête de l’épisode en question.
Durant moins d’une heure trente, le scénario va offrir au spectateur plusieurs pistes concernant la fausse mort de Sherlock Holmes, mais aucune ne sera vérifiable par nous-mêmes. Laissant le spectateur sur le carreau tout en lui offrant plusieurs possibilités au choix, on en vient à se demander si au final on souhaite vraiment alors la réponse à ce mystère.
Manipulateur, Sherlock Holmes nous révèle ses plus grands talents dans cet épisode grâce à la narration choisie par le scénariste. C’est grâce à la complémentarité existante entre les dialogues et les scènes qui se jouent que le spectateur va se prendre au jeu et se demander s’il ne préférerait pas resté sur un mystère et ce dire que Sherlock Holmes est tout simplement invincible.
Sherlock Holmes est devenu en l’espace de dizaines d’années l’archétype du détective privé par excellence. Connu de tous, il s’agit d’un personnage public qui peut être repris par n’importe qui pour faire n’importe quoi, à la limite du personnage mythologique dont on se demanderait presque s’il a existé. Après avoir passé deux saisons à rendre Sherlock Holmes populaire, les scénaristes de cette série sont maintenant en mesure de jouer avec sa popularité et avec sa symbolique.
Sherlock Holmes représente une personne dotée d’une intelligence hors du commun, il serait remplaçable par un semblable et de ce fait le personnage ne viendrait jamais à mourir. C’est avec ce questionnement que jouent les scénaristes de cet épisode et c’est vraiment malin, car on se retrouve avec un épisode qui joue au maximum la carte de la dérision et de l’humour grâce à des dialogues qui font sourire tout en nous questionnant. C’est intéressant, malin et très bien conçu.
Malgré tout, il réside un défaut qui est l’enquête pour laquelle Sherlock refait surface. Très minimaliste et résolue de manière incongrue, on y fait trop peu attention et elle passe en arrière-plan. Résident également quelques questions sans réponses qui « devraient » être abordées dans les prochains épisodes. Visuellement toujours aussi beau, cet épisode continu dans la lignée des deux saisons précédentes. Réalisé de mains de maître avec l’aide de nombreux plans centrés sur des personnages et autres focus sur objets, les caméras englobent toujours aussi bien les espaces. Un véritable régal visuel, monté de très belle manière afin de retranscrire les pensées de Sherlock à l’écran. À noter la présence sur la première moitié de l’épisode d’un montage parallèle assez drôle entre Sherlock et Watson. Les réalisateurs reprennent les bases de la série, tout en incorporant quelques nouveautés et en allant toujours plus loin dans la volonté de proposé un véritable spectacle.
A cela on se doit d’ajouter un petit mot sur le duo Benedict Cumberbatch et Martin Freeman qui fonctionne comme au premier jour. Drôle et touchant, ce faux couple nous fera toujours autant jubilé. Sur ce, rendez-vous dimanche soir pour le deuxième épisode nommé : The Sign of Three.
pour les aficionados de France et de Navarre : il existe une société de Sherlock Homes www.sshf.com consacrée à l’œuvre de Conan Doyle .
merci à Par//Kevin Halgand