L’écrivain Gérard de Villiers est mort à 83 ans, hier, à Paris il était le créateur des romans d’espionnage à succès SAS. Son héros, le prince Malko Linge, s’éteint avec lui.
«Il avait souhaité que son décès soit annoncé comme cela», par un tweet de son avocat Me Eric Morain: «#SAS le Prince Malko Linge est orphelin: l’écrivain #Gérard de Villiers est décédé hier à Paris à 83 ans des suites d’une longue maladie» écrit-t-il ce matin sur son compte Twitter. Depuis 1965, et la publication de SAS à Istanbul, l’auteur sortait chaque année quatre ou cinq exemplaires de ses romans d’espionnage. Il va laisser un grand vide chez ses fans.
À travers le monde, grâce à des traductions en italien, allemand, grec, russe, japonais et même coréen, il en avait «sans doute» vendu «entre 120 et 150 millions tous pays confondus», disait-il. Une réussite qu’il devait à un concept simple, mais efficace. Un SAS, c’est le prix d’un paquet de cigarettes, sauf qu’au lieu d’y trouver des poumons abîmés par le goudron, les lecteurs pouvaient profiter d’une femme à la poitrine généreuse en couverture.
Quant à l’histoire, celle de son altesse sérénissime (SAS) le prince Malko Linge, aristocrate autrichien désargenté et agent contractuel de la CIA pour payer les réparations du château de famille qui va traquer tous les méchants de la terre, communistes entre 1970 et 1980, puis djihadistes à partir des années 1990, si elle plait autant, c’est parce que les livres de Gérard de Villiers mélangent, tous scènes de sexe hard, violence, exotisme et beaucoup de géopolitique. Un cocktail détonant.
Alors que les associations féministes et anti-racistes l’épinglaient régulièrement pour machisme et racisme, en début d’année, le New York Times l’a consacré «auteur de romans d’espionnage qui en savait trop». Gérard de Villiers expliquait «faire un genre de feuilleton géopolitique», allant sur place rencontrer «des journalistes, des diplomates, des gens des services qu'(il) connaît pour certains depuis vingt ou trente ans».
Bien documenté, à tel point que ces romans en devenaient parfois prémonitoires… Par exemple, il avait révélé l’existence d’un centre de commandement secret de la CIA dans la ville de Benghazi, berceau de la révolte libyenne, dans son SAS, Les Fous de Benghazi. Pas «devin» assurait-il, juste un faiseur d’«hypothèses à partir de pays que je connais bien». Ses deux SAS à venir, les 198èmes et 199èmes, seront consacrés à l’Afghanistan. Un sujet concernant pour la France dont des militaires opèrent encore sur le terrain.
Ancien officier en Algérie il se déclarait « résolument à droite, libéral, anticommuniste, anti-islamiste, anticommunautariste, antisocialiste » tout en proclamant sa passion pour le continent noir (Jeune Afrique, septembre 2012)
nous reviendrons sur la vie et les romans de Gérard de Villiers dans un prochain article :
Image à la une -Gérard de Villiers chez lui en 2007. . © Patrick Kovarik / AFP