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Fourest seins nus !

On avait connu les randonnées à roller dans Paris pour la libération de Florence Aubenas, les mouchoirs blancs à la portière les jours de départ en vacances pour la sécurité de Bison Futé, les bougies à la fenêtre pour la journée sans électricité. Voilà maintenant les seins nus pour soutenir Amina, la jeune militante tunisienne qui s’est dépoilée pour jouer les Femen et qu’on n’a pas revue depuis. Elle vivrait cachée dans sa famille par peur des représailles…

Du coup, les poitrinaires françaises et celles qui souhaitent le devenir ont tombé le soutien-gorge. Et toute la gauche, du rouge au vert, d’exhiber ses nibards. C’est la fête, de la pomme à la poire en passant par les gants de toilette ; des qui montent et des qui tombent, des dodus et des tristounets, des siliconés et des bios, en obus ou en œuf au plat, des anonymes et des connus.

Madame Fourest, qui n’est jamais en retard sur le troupeau, a aussi fait don de sa plastique : on n’ose pas dire « avis aux amateurs »parce qu’il n’y a même pas de quoi se rincer l’œil. Juste une photo de ses nénés en contre-plongée, histoire sans doute de donner un peu de volume à cette plaine gentiment vallonnée.L’amusant est évidemment moins cette vague d’exhibitionnisme mamelu qui ne peut guère titiller que les vieillards cacochymes, que la philosophie glandue – ici glandulaire – qui l’accompagne.

Fourest

Une certaine Nathalie Blu-Perou nous explique ainsi, sur le site de l’Obs : « Au fond, que veulent les femmes ? Que cessent enfin la sexualisation et la discrimination de leur corps, dont découle leur discrimination tout court. Mais l’affaire « Fourest topless » l’a tristement rappelé : si, en France, la discrimination du corps féminin n’est pas explicitement inscrite dans les textes de loi, elle n’en demeure pas moins, hélas, bien réelle. » Discriminée, la Fourest ? Discriminées, toutes les petites ou grosses nanas qui se trimballent en short, les cuisses et le frifri à l’air dans cet hiver qui n’en finit pas ? Ah bon.

Personnellement, et pour changer un peu dans le paysage, je serais d’avis qu’on déshabille maintenant les messieurs. Car si les féministes, comme dit la dame, militent contre ce « phénomène insupportable » qu’est « la sexualisation systématique des seins » (sic), voire du corps des femmes dans son entier, force est de constater que tous les agissements des hommes sont, eux, rapportés à l’étalonnage de leur virilité : couillu ou pas. D’ailleurs, on a longtemps joint le geste à la parole et la mode masculine a pendant quelques siècles été aux gros paquets dans la culotte (voir, entre autres, la peinture de Brueghel).

Si donc François Hollande et son gouvernement devaient appliquer la philosophie de Caroline Fourest et de ses amies les Femen, on ne devrait pas tarder à les voir baisser le pantalon sur le perron de l’Élysée. Ou porter des coquilles à rubans dans les dîners en ville.

Marie
Delarue

Écrivain, musicienne, sculpteur.

source Boulevard Voltaire

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