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LIRE: PRÉSAGES De Stefán MÁNI

Considérer le polar scandinave comme un ensemble indifférencié reviendrait à mettre les auteurs français, grecs, italiens ou espagnols dans le même sac. Dans les pays du nord de l’Europe, il existe les mêmes différences. Sans parler des Suédois omniprésents, les Finlandais tranchent par leur côté déjanté et les Islandais ne peuvent s’empêcher d’avoir leur propre petite musique avec des personnages brut de fonderie. Stefán Máni vient de cette île pas si idyllique malgré ses magnifiques geysers.

Comme dans ses deux précédents romans, noir, c’est noir, mais il reste cependant une petite lueur d’espoir. Son héros Hrafn n’a jamais connu la jeunesse des enfants de chœur. Très tôt, jeune ado, il embarque comme mousse sur un chalutier qui sombre corps et âme par une nuit sans étoile. Il sera sauvé malgré son asthme et son psoriasis.

Comme d’autres jeunes Islandais il va ensuite travailler dans l’usine de mise en boite des crevettes. Sonja, une femme mariée, le repère rapidement, enlève son alliance et l’aide à se défaire de son pantalon. Il ressort dégourdi de cette expérience et commence à développer une personnalité bien trempée de buveur violent. Sa boisson préférée reste la bière qu’il ingurgite l’une après l’autre.

Même complètement rond, il conduit sa Chevrolet qui consomme 30 litres aux cent kilomètres à des vitesses strictement prohibées. En réalité, l’Islande est un pays où chaque ligne droite est surveillée à la jumelle radar. Tout au long de ce roman, le héros ne va cesser de passer d’un métier à l’autre. Avec « Présages », l’auteur décrit un pays aux antipodes des dépliants touristiques.

Il raconte aussi une histoire d’amour très contrariée de deux border line apparemment bien intégrés dans la société.

Un thriller brillant DDDD

414 pages, Série Noire, 24,50 €

Format 15,5 X 22,5. Broché

 

Dominique LE FUR

image à la une //Stefán MÁNI

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