Architecte de formation, l’auteur se dirige très vite vers l’écriture de scénarios pour des séries télévisées en Argentine. Il devient spécialiste dans ce secteur et les émissions sont diffusées dans toute l’Amérique Latine et en Espagne. « Le Jardin de Bronze » représente son premier roman et le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.
Au début de ce roman, l’intrigue ronronne gentiment. Le héros travaille comme architecte mais « à l’ancienne », avec une règle et du papier calque. Il commence tout juste avec des logiciels comme Autocad mais pour son associé plus âgé, c’est la fin de la vie professionnelle et le cabinet bat de l’aile. Fabián s’accroche mais le cœur n’y est plus.
De son épouse, le lecteur ne sait pas grand-chose, tout au plus que le travail ne l’attire pas et que la tristesse lui rend fréquemment visite. Par contre, ils ont une petite fille adorable comme elles le sont toutes quand elles sont petites et c’est une nurse péruvienne qui s’occupe de la gamine. A Buenos Aires, les Péruviens n’ont pas bonne réputation.
Ils ont beau être les meilleurs pratiquants mondiaux des poissons d’Avril, ils ne bénéficient pas d’un grand estime auprès des Argentins. La nounou, par contre, est merveilleuse. Ce ne sera pas l’avis des policiers quand elle et la petite fille disparaîtront sans donner de nouvelles et sans laisser de trace. Le couple a beau ne plus fonctionner, il se ressoude provisoirement dans cette douloureuse épreuve. La fine fleur de la police criminelle se mobilise mais à mesure que les jours passent, les espoirs de retrouver la fillette s’évanouissent. Pourtant, les télés consacrent des émissions en dévastant la vie des parents. La mère finit par se suicider en se défenestrant.
Le père ne sait plus à quel saint se vouer jusqu’au moment où un détective privé appâté par la prime lui apporte une lueur d’espoir et relance l’enquête. Il ne fera pas de vieux os et Fabián va prendre les choses en main et suivre une piste qui mettra sa vie en péril. Le point fort de ce roman, c’est que l’auteur arrive à tenir en haleine le lecteur tout au long des 528 pages. Il se permet même de terminer son récit par une apothéose incroyable et haute en couleur.
Un polar très Grand Cru DDDDD
370 pages, Actes Sud, 23 €
Format 14,5 X 24. Broché
Dominique LE FUR
