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Lire BD:ESMERA par Zep,Vince-Glénat

Confessions sans concessions…

À la fin des années 1960, Esmera Santeneo grandit à l’école pour fille du Sacro Cuore en Italie. C’est dans cet environnement austère que la jeune fille voit ses premiers désirs charnels naître en elle. Partageant ses sentiments avec son amie Rachele, Esmera vivra ses premières expériences avec des garçons. Dans l’Italie des années 1960, l’éducation sexuelle est balbutiante et le plaisir de la femme, optionnel. Les premières aventures d’Esmera sont souvent décevantes mais riches en enseignements. Quand enfin elle parvient à maîtriser son plaisir, elle découvre que son corps possède un pouvoir unique et exceptionnel : elle change de sexe avec chaque orgasme ! En se retrouvant dans la peau d’une femme ou d’un homme, Esmera aura la possibilité d’explorer relations amoureuses et jouissances d’un double point de vue : masculin et féminin. De plus, vieillissant deux fois moins vite que le commun des mortels, cette « super-héroïne » charnelle traversera le siècle jusqu’aux années 2010 et sera le témoin privilégié de l’évolution de la sexualité et du plaisir au cœur de notre société.

Zep, talent aux multiples facettes, raconte les confessions de la belle Esmera dans un roman graphique résolument érotique, audacieux et sans complexes, sublimé par le trait délicat et sensuel de Vince.

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Réservé à un public averti.

Notre avis :Qui na pas rêvé de vivre en se retrouvant  dans la peau d’une femme ou d’un homme ? C’est ce que vous propose cette BD érotique avec un trait simple en noir et blanc.  En deux mots : une vampire du sexe traverse les années  sans vieillir et surtout sans complexe. Le seul regret, pourquoi avoir choisi la société chrétienne  pour commencer cette histoire ?…. C‘est comment dire,  facile et cliché !

Une BD à mettre au pied du sapin ? oui….  A lire sur une peau de bête.
4 étoiles sur 5
T.Youf

ty@infos-75.com

 

Genres: Graphisme – Audace du dessin,BD Adulte

  • Collection: Hors Collection
  • Éditions: Glénat
  • Format : 240 x 320 mm
  • 80 pages
  • Façonnage: Cartonné
  • EAN/ISBN : 9782344010983
  • Prix: 24.00 €
  • Éditions Luxe Tirage 999 exemplaires  :96 pages
  • format 27,9×33,7 cm Cartonné: Prix 79€

 

À l’occasion de la sortie d’Esmera le 25 novembre 2015, Zep et Vince nous ont accordé une interview dans laquelle ils reviennent sur la genèse de ce « conte pornographique »… Rencontre.


Interview de Zep :

Comment sont nés l’idée de cette histoire et le choix de Vince comme dessinateur ?

Zep : Vince accompagne depuis des années chacun de ses mails d’un petit dessin, souvent érotique et toujours magnifique. Mon agent, Jean-Claude Camano, m’a suggéré de lui écrire un scénario dans ce registre. J’ai gardé ça dans un coin de ma tête jusqu’à ce que vienne l’idée de récit. Je l’ai écrit et story-boardé d’un trait, puis le lui ai envoyé. Il a dit oui !

Esmera, votre héroïne, change de sexe à chaque orgasme ! Pourquoi avoir choisi cet angle original pour aborder la sexualité ?

Z. : C’est un fantasme d’auteur : se glisser dans la vie de personnages que l’on n’est pas. J’ai eu envie d’être une femme dans un récit érotique… puis de faire de cette femme un homme et ainsi de suite. Le sexe nous rapproche, hommes et femmes, mais plus souvent nous divise. Esmera est obligée de se rassembler homme et femme autour du plaisir puisque son identité est double.

Le récit flirte entre plusieurs genres : pornographique, sociétal, fantastique… Comment revendiqueriez-vous Esmera ?

Z. : Un conte pornographique. Un conte parce qu’il y a du fantastique et que c’est un genre trop souvent laissé aux enfants, alors que les adultes aiment aussi qu’on leur raconte des histoires extraordinaires…

Étant vous-même dessinateur, quelle liberté avez-vous laissée à Vince dans l’interprétation graphique ?

Z. : Le scénario a été écrit pour lui. Je fournis toujours un story-board parce que c’est ma manière d’écrire une histoire. Mais ensuite, c’est lui qui crée les personnages, les décors, les ambiances…


Interview de Vince :

Comment a démarré ce projet ?

Vince : J’étais en plein milieu d’un grand voyage à l’autre bout du monde quand j’ai reçu un SMS de Zep me proposant ce projet… Je l’ai lu, et j’ai tout de suite dit OUI ! Quand je suis rentré en France, on s’est mis d’accord sur la façon de monter cette histoire.

Tant au niveau du ton que du style, l’écart avec les Chronokids est de taille ! Quelle a été votre réaction à la première lecture du scénario de Zep ?

V. : Eh bien, j’ai la chance de pouvoir passer d’un style à l’autre avec facilité (mes premières BD, comme Vortex , avec Stan chez Delcourt, étaient plutôt réalistes) donc je n’ai pas été plus impressionné que ça par le changement. L’enjeu se situait plus dans la narration, et le fait de s’immiscer dans les fantasmes d’un autre…

Le récit présente aussi bien des scènes de sexe très crues que des moments de grande intensité dramatique. Graphiquement, comment gérez-vous ce décalage ?

V. : J’ai l’impression que les scènes érotiques sont tout à fait incluses dans la trame de l’histoire, et du coup il n’y avait pas de problème à passer des unes aux autres. Au contraire, elles se répondaient bien. Le rythme est apparu tout naturellement.

Pouvez-vous nous détailler la technique de dessin que vous avez utilisée?

V. : Technique très classique : les pages sont crayonnées et encrées sur du papier, sur lequel je passe aussi des valeurs de gris (au feutre ou à l’encre). Puis elles sont ensuite scannées, et je rajoute une couche de lavis, scannée elle aussi, que je travaille pour amener des lumières et des ombres, ainsi qu’une légère couleur ivoire qui ramène une certaine douceur dans le dessin. L’essentiel est fait de manière très classique, comme vous voyez !

Vous êtes cette fois-ci seul au dessin, sans Stan. Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

V. : Il se trouve que ma première BD était également faite en solo, donc ce n’est pas une nouveauté totale, mais c’est vrai que le travail est totalement différent. Encore une fois, le challenge n’était pas seulement de travailler seul (relativement, puisque Zep avait déjà bien travaillé le découpage), mais de travailler sur un gros album de 76 pages au lieu des 45 auxquelles je suis habitué ! Voilà, maintenant, c’est bon, je sais que JE PEUX LE FAIRE ! Mais le vrai bilan à faire sera par rapport à l’accueil du public, en fait. Si les gens sentent qu’on a pris du plaisir à faire ce livre, on aura gagné !

source Glénat

Du 25.11.2015 au 08.12.2015 Exposition Vince à la Galerie Glénat (Paris)

 Galerie Glénat 22 rue de Picardie 75003 PARIS FR http://www.galerie-glenat.com/

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