En lisant son avant dernier Dossier 64, il était tentant de claironner la fin d’inspiration de cet écrivain scandinave. Et puis voilà que sort un nouvel opus, L’effet papillon qui est fort probablement le meilleur roman que l’auteur ait écrit.
Le récit démarre sur un rythme assez plan-plan avec une histoire de bonne action très charitable destinée à des pygmées en Afrique. Et puis très vite le lecteur est mis dans la confidence, il s’agit d’une sombre carambouille dont les seuls bénéficiaires ne sont autres que les soi-disant bienfaiteurs.
La narration se révèle encore plus complexe quand les répercussions se font sentir au pays de la petite sirène. C’est à ce moment qu’entre en scène l’homme à la 607 bleu marine, l’inspecteur Carl Mørck avec Assad et son tapis de prière ainsi que Rose, fidèle collaboratrice.
Pour pimenter le récit, un stagiaire pistonné n’aura pour seul plaisir que mettre des bâtons dans les roues de l’inspecteur et de se faire Rose en plein commissariat. Parenthèse mise à part, le boulot ne manque pas pour Carl, surtout quand des affaires sans lien apparent convergent.
Un personnage va tenir un rôle central. Il se nomme Marco et c’est un ado gitan révolté par le sort réservé aux enfants qui ne détroussent pas assez les passants A un moment, il a à ses basques des criminels des pays de l’Est, des tueurs ex-enfants guerriers africains et la hiérarchie de son propre clan.
L’auteur, de son vrai nom Carl Valdemar, nous offre un aparté sur les relations qui existent entre les Suédois et les Danois en écrivant : « Il parlait une langue qui se voulait être du Danois. »
Ceci dit L’effet Papillon, c’est du Adler-Olsen grand cru et même une cuvée exceptionnelle.
Un roman de plus de 600 pages qui se lit sans un arrêt au stand.
Un candidat sérieux pour le prix INFOS75 du meilleur polar 2015
Un excellent thriller magnifiquement ciselé. DDDDD
648 pages,
24 x 15,5.
Albin Michel
22,90 €
Dominique LE FUR
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