Après l’excellent Liquidation à la Grecque en 2013, l’auteur change son fusil d’épaule et opère un virage à 180°.
Cette fois, il n’aborde pas les travers de la société avec humour.Dans l’épilogue meurtrier, le commissaire Charitos est fort mari car sa fille Katarina vient de se faire amocher sérieusement car, en tant qu’avocate, elle venait de défendre deux clandestins africains. Avec leur crâne rasé, il ne pouvait s’agir que des membres de l’Aube Dorée, un mouvement situé à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Pour les crimes qui vont suivre, le commissaire va penser à ce mouvement car le sceau des meurtres est signée« Les Grecques des années 50 ». C’était avant l’arrivée des colonels mais pour le commissaire, cette appellation fleure bon la nostalgie. Quand un chômeur officiel, mais intermédiaire efficace pour les entreprises auprès des administrations, se fait tuer dans sa Ford Laguna, le commissaire commence à se poser des questions car l’analyse balistique révèle qu’il s’agit d’une arme très ancienne.
Le suicide d’un architecte à moitié allemand et à moitié grecque va mettre le policier sur une autre piste.En effet, le binational voulait installer des éoliennes mais s’était toujours heurté au mur des administrations. Petros Markaris signale d’ailleurs que les fonctionnaires de son pays travaillent peu d’heures pour ne pas être fatigués une fois chez eux, déclarent être toujours débordés et éconduisent de manière systématique les visiteurs. Il fait dire à son commissaire qu’il n’est pas politiquement correct de rouler en voiture en Grèce. Aussi quand ce dernier sort sa Seat, il éprouve un sentiment de culpabilité très grand.
Après avoir critiquer gentiment l’administration de son pays, l’auteur remarque à propos des Allemands « qu’ils ont une économie saine mais des idées pas toujours très sûres ». C’est ce qui se nomme un tacle bien senti. Le commissaire va finalement découvrir la petite bande qui commet les crimes et il en restera comme deux ronds de flan car il ne s’attendait pas du tout à ce qu’il a découvrira.
Un polar moyen.
95 pages, Seuil Policier /21 €
Format 14,5 X 20,5.Broché
Dominique LE FUR
dl@infos-75.com
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