Bannalec est une petite ville du sud-est du Finistère et l’anagramme de Jean-Luc peut faire sourire. C’est le pseudo que s’est choisi Jörg Bong, un Allemand de la ville de Bonn située à 25 km de Cologne et ancienne capitale de la RFA à l’époque de la RDA. L’origine de ce nom se perd dans les tréfonds de l’histoire, certaines sources évoquent l’Indochine du temps des colonies et ce nom se retrouve à la 19 385ième places des patronymes français.
Comme son prénom l’indique il est né en 1966 comme tant d’autres Jörg dans ces années-là. Jörg Bong collabore à un bulletin culturel Die Neue Rundschau édité par le Fischer Verlag. Il s’est constitué un fonds de commerce en écrivant des histoires qui se situent dans la région de Pont-Aven. Son héros, c’est Dupin, un commissaire qui roule en citrouillene XM, une rareté de nos jours mais qui reste très prisée outre-Rhin.
En deux mots, l’histoire se résume à un hôtelier qui se fait trucider et sur un des murs de son resto trône un vrai ou un faux Gauguin. Les dernières pages apportent la réponse à cette question.
Son assistante se nomme Nolwen pour faire encore plus breton. L’auteur indique la route qu’il faut prendre pour se rendre à Quimper. Il fait appel à la spécialiste en art Marie Morgane pour savoir si c’est l’œuvre d’un faussaire ou non. Il adore les fruits de mer mais avec une bouteille de rouge, pas avec du Muscadet. Il contacte la rédaction locale de Ouest France mais snobe le Télégramme de Brest et de l’Ouest. Dupin rame sec et patine grave pendant un très gros paquet de pages.
Par contre, il nous fait profiter du Festival des Filets Bleus de Concarneau, jumelée avec la ville allemande de Bielefeld, avec sa ville close et son festival du polar le Chien Jaune. L’auteur ne va pas aussi loin mais fait quand même son petit Guide Vert Michelin sur la Bretagne, son Lonely Planet, son Guide du Routard, voire son Petit Futé Finistère.
Bref, nous en sommes là, avec Un été à Pont-Aven. Le lecteur a devant lui une enquête qui n’en finit pas avec un faux guide touristique pour meubler.
Un polar de piètre qualité.
373 pages, Presses de la Cité, 21 €
Format 14 X 22,5. Broché
Dieter Von Sylt