Né en 1932, l’auteur a tiré sa révérence en 2003. Témoin d’une époque où le parler vrai existait encore et où il ne fallait pas tourner sa langue cinq fois avant de l’ouvrir, le lecteur risque d’être surpris car il appelle un chat un chat et une pute une pute. Le politiquement correct d’aujourd’hui le ferait sûrement gerber.
Il ressort de l’ouvrage une truculence rare de nos jours. Le machisme de son héros déclencherait certainement des hurlements plus d’une. Ainsi Tom, inspecteur du LAPD, rencontre Corinne, une femme qui fut kidnappée. L’auteur de ce rapt passera d’ailleurs par la chambre à gaz. On ne badinait pas à l’époque aux États-Unis avec ce délit.
A 34 ans, elle dégage un fort attrait mais Tom n’y voit qu’un bon coup qui lui permet certaines privautés que son épouse très religieuse lui interdit. Il ne se sent aucunement liée à elle par un Spub « scellé par un baiser », mais il la chevauche sans selle et craint que son amie, la patronne de la salle de boxe, ne fasse minette à sa chère Corinne.
Elle lui offre des chemises et des slips kangourou qui met les attributs de Tom en valeur. Il n’aime pas qu’elle lui fasse des cadeaux. Comme elle est amoureuse, ce que lui refuse de voir, elle tombe enceinte de son inspecteur. Son seul conseil concerne le test de la lapine et il lui propose des adresses pour se faire avorter.
Son romantisme la conduit à rompre sans que cela ne le dérange car il a retrouvé son épouse très croyante et très coincée, Mary Margaret. Du coup, il dispose de plus de temps pour son enquête à propos d’une fille coupée en deux que l’on a retrouvée dans la rue. L’investigation dira plus tard qu’il s’agissait de langue de velours, une gagneuse réputée. L’inspecteur a un frère évêque dont un collègue vient d’être retrouvé l’arme à gauche dans une maison close.
Tom le déménage pour ne pas faire de vague et le met au volant de sa voiture à quelque encablure. L’évêché le remercie et en discutant s’étonne qu’aucun pape n’ait pris le nom de Gélase ou de Simplice II depuis 1119.
Corinne lui écrit une bafouille mais il n’en n’a rien à battre. Il se plonge dans le bonheur de la vie maritale et décrit son boulot où le clergé apparaît très branché cul et super intéressé par le fric.
Ce livre initialement paru en 1977, reparaît pour le grand plaisir des lecteurs, ravis du langage cru et fleuri de l’auteur.
Un très bon thriller
417 pages, Policiers Seuil
Traduction:Patrice Carrer.
22,50 €. Format 22,5 x 14
Dominique LE FUR
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