LIRE : LUMIÈRE DU MONDE De James Lee BURKE

Cet auteur fait partie des classiques et un de ses romans, Dans la brume électrique, a été adapté par le cinéaste français Bertrand Tavernier. Avant que le roman ne démarre réellement, il convient de lire une petite centaine de pages riche en descriptions. Le roman démarre ensuite avec des phases où s’alternent des moments de forte intensité et d’autres plus calmes.

L’action se déroule dans l’état du Montana, magnifiquement décrit par un autre auteur de polars américains, Chuck James Box. Habituellement Burke situe ses récits en Louisiane. En choisissant cet état réputé pour son vote démocrate et le nombre très important de Saab qui s’y trouve, il voulait certainement sortir des bayous et cadrer son récit dans une région où la nature est restée très sauvage. Les évocations de la Louisiane restent cependant très nombreuses.

Pour expliquer ce déménagement, l’auteur explique qu’un vieux prof d’anglais Albert et son épouse Molly ont invité Dave Robicheaux et sa fille Alafair ainsi que Clete Purcel et sa fille, genre Calamity Jane, Gretchen Horowitz.qui porte, le nom de sa mère. Dave est venu avec une Cadillac bleue magnifiquement restaurée et sa fille avec un pick-up trafiqué façon dragster. En ballade dans cette nature idyllique, Alafair se prend une flèche qui lui blesse l’extrémité du lobe de l’oreille. Ensuite Gretchen, aux antipodes du personnage de Lisbeth Salander (Millenium), se frite avec les policiers très blaireaux et plutôt corrompus du comté où la petite troupe séjourne. Dans les premières pages, il est question d’un accident entre un fourgon cellulaire dans lequel se trouvait un criminel multi récidiviste et un camion-citerne rempli d’essence qui s’enflamme. Un petit garçon avait vu un homme provoquer le carambolage, mais ce souvenir avait ensuite disparu de sa mémoire.

Depuis, le modus operandi de ce meurtrier Asa Surette avait été détecté à plusieurs endroits et il se trouve qu’il faisait partie des connaissances de Gretchen Horowitz. Aurait-il survécu à cet accident. Clete va se retrouver à copuler avec Felicity, la femme du fils du potentat local. Doux Jésus, une femme mariée dans cette Amérique très religieuse et pudibonde, voilà une chose qui ne se fait pas.

A propos des femmes et à la page 285, des vieux sages expliquent qu’il ne faut pas coucher avec une femelle qui a autant de problèmes que vous, que les veuves et les divorcées ne sont jamais rassasiées, que les filles catholiques sont très bien au lit, que les noires ont une libido plus puissante que les blanches et que les vieilles femmes font des maîtresses exceptionnelles(une observation due à Benjamin Franklin). Les dernières 500 pages correspondent réellement à du billard à quatre bandes et le lecteur se demande à quel moment il pourra reprendre sa lecture.

Ce qui détonne, c’est les très lourds rappels de l’époque nazie dans ce roman policier américain. Pour trouver des camps de la mort, il pouvait aussi regarder du côté de l’Union soviétique dans les années 30 (Victor del Árbol). A la fin du livre, le lecteur reste un peu sur sa faim.

Il n’en constitue pas moins que cette Lumière du Monde constitue un très honorable roman.

Un bon thriller