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Lire : Les mayas n’ont pas disparu auteur Chloé Andrieu

Maya : autour de ces quatre lettres se sont fossilisés des siècles de fascination pour les cultures effacées ou lointaines. Les zones d’ombres entourant leur histoire ont nourri les imaginaires et chaque époque a instrumentalisé le supposé effondrement des Mayas pour y projeter ses récits.

L’ambition de ce livre est de briser les clichés pour donner à voir l’histoire d’un peuple à la culture riche et toujours vivante.

Chloé Andrieu est archéologue et chercheuse au CNRS. Elle travaille depuis vingt ans en Amérique centrale et dirige depuis 2016 la fouille d’une cité maya au Guatemala.

Pourquoi croit-on que les Mayas ont disparu ?

Chloé Andrieu : Les images des pyramides mangées par la végétation sont devenues un véritable symbole de la fin des sociétés. Nous avons associé les Mayas à ces monuments-là en particulier, le raccourci a parfois été fait de corréler l’abandon de ces cités à la disparition pure et simple de leurs habitants. Puis cette idée n’a cessé de s’alimenter, notamment avec des phénomènes tels que celui de l’année 2012 : les Mayas auraient alors annoncé la fin du monde, et la prédiction a eu d’autant plus de succès qu’on leur avait attribué une certaine autorité en la matière !

Quelles sont les conséquences de cette croyance aujourd’hui ?

C. A. : La disparition des Mayas est souvent citée pour illustrer la notion de collapse ou d’effondrement. C’est dommage qu’un terme médiatisé pour faire réagir face à la gravité de la crise environnementale se trouve, du fait de l’imaginaire qu’il véhicule, à nier l’existence de millions de personnes qui sont en plus, pour certaines, particulièrement impliquées dans les luttes autochtones de défense de l’environnement.

Les Mayas n’ont pas disparu, mais que sont-ils devenus ?

C. A. : On compte aujourd’hui plus de 6 millions de personnes qui parlent des langues mayas dans le monde. Une majorité sont paysans, d’autres ont émigré dans les villes ou aux États Unis, mais il y a aussi beaucoup d’écrivains, de chercheurs, d’artistes ou de musiciens d’origine maya, sans compter des mouvements politiques qui, comme le mouvement zapatiste au Chiapas, sont connus dans le monde entier.

 

240 pages  – 21,90 €

ISBN : 978-2-37073-539-3

Editions & Allary Éditions –

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