Direction Amérique Latine qui se rappelle à notre bon souvenir de temps à autre qu’il s’agisse de l’Argentine avec les fonds vautours, du Brésil avec son football ou le Paraguay avec une criminalité exponentielle.
Il sera justement question de la région des trois frontières qui unissent ces pays et où se retrouvent le terrorisme et la criminalité organisée du monde entier. Rien à voir avec les trois frontières qui relient l’Argentine, la Bolivie et le Chili, une région où se trouve 85% des réserves de lithium.
Dans Le chant du converti, l’action se déroule pour une bonne part à Buenos Aires. L’auteur sait faire saliver le lecteur avec ses « medialunas » et sa « dulce de leche ». Il le tient aussi à l’aide d’une intrigue bien ficelée en plus des utilisateurs de Bersa 9 mm, Sig Sauer SP 2022 et Beretta semi-automatique car il n’y a pas que des gentils dans ce roman, loin de là.
En fait, l’histoire repose sur deux copains d’école qui étaient toujours fourrés chez les parents de l’un ou de l’autre et dont les chemins, une fois adultes, ont carrément bifurqués dans des directions opposées. Tout se passe donc entre les frères devenus ennemis, Valentin Pescatore, le bon flic et Raymond le converti à l’Islam, chanteur et truand à la fois.
C’est toute la dialectique du Chant du converti car la distance entre un attentant et meurtrier et un acte de pur banditisme tient souvent à l’épaisseur du papier à rouler. Les frontières géographiques volent aussi en éclats car le terrorisme voyage énormément et change de continent très rapidement. Valentin va d’ailleurs, pendant son enquête, confronter ses informations avec Belhaj, issue de l’immigration et représentante des services secrets français.
Ils seront également amenés à fauter en dehors du mariage. Avec elle, il connaît des aventures très étonnantes, notamment quand il se trouve dans la région des trois frontières.
En conclusion, il convient de saluer un récit très bien ficelé qui rapproche le lecteur de personnages très peu catholiques qui commettent un attentat avec plusieurs dizaines de morts sans le moindre remord. Une immersion très réussie dans le monde du terrorisme.
Very, very good ! DDDDD
368 pages, Editions Liana Levi, 20 €, version numérique 15,99 €
Format 14 X 21 cm. Broché
Dominique LE FUR