Avec les romans policiers d’Infos 75, vous voyagez dans le monde entier et traversez des univers très différents les uns des autres.
L’auteur décrit des faits et une situation qu’il connaît bien puisque qu’il a été fonctionnaire fédéral au Mexique et vit désormais en Nouvelle-Zélande à la suite des menaces de mort proférées par les narcotrafiquants. Comme nul ne l’ignore, ce pays d’Amérique Centrale, frontalier avec les États-Unis, atteint un niveau de violence très élevé dû principalement au trafic de drogue allant de pair avec une corruption qui atteint un degré hallucinant de pénétration dans la société.
L’intrigue ne se déroule, donc, pas dans les minuscules endroits cartes postales, fréquentés par les Ginettes et Marcels qui gardent une image idyllique après un séjour à Cancun ou Cabo San Luca. Le Mexique de ce roman n’a rien à voir avec cette image fleur bleue. Au départ, un gamin remarque, dans une rue de Colima, une Chevrolet Astra rouge avec du sang autour du coffre. Le commissaire Guerrero mène les recherches sous l’autorité du commandant Obispo Ventura qui doit lui-même référer au procureur et à sa majesté, le gouverneur.
Très vite l’enquête révèlera que Ramiro Hernandes Montes a été assassiné à cause de son homosexualité et qu’il se trouve être le frère du gouverneur. Parallèlement, l’auteur nous fait découvrir un jeune Japonais qui doit son nom au tatouage de Samouraï qu’il a sur le bras et son copain, le métallo, qui possède déjà un râtelier en acier. Ensemble, ils découvrent le sexe homo. Le Japonais comprend vite que la fornication peut assurer un revenu confortable. C’est la raison pour laquelle il devient « baiseur de pédés ». La coke reste très présente dans l’histoire et même les enquêteurs, très branchés sur les femmes, ne rechignent pas à se faire une petite ligne. Rogelio Guedeo explique au milieu de son roman que 41 signifie homosexuel pour nombre de Mexicains.
En 1902, le général Portofiro Diaz avait condamné aux travaux forcés 42 participants à une soirée gay. Un d’entre eux fut gracié car il était le gendre du général. Le 41, c’est aussi le calibre du revolver utilisé par le meurtrier. C’est un roman à la fois original et déroutant du fait que le récit alterne avec des rapports de police, parfois fleuves et que, pour bien distinguer les deux, l’éditeur a choisi d’opter pour deux typos différentes, avec chacune sa taille de caractère. Une belle description du Mexique réel.
Un polar très latino
224 pages, Ombres Noires, 18,90 €
Dominique LE FUR