Avec sa troisième édition qui vient de s’achever, le Biarritz Film Festival – Nouvelles Vagues qui investit la ville du Pays Basque pendant près d’une semaine confirme son statut d’événement ciné à suivre. Tourné vers les récits de jeunesse avec un prisme international, cette année fut encore un grand cru de cinéma et de rencontres autour de films qui ont de l’avenir.
1. UN PALMARÈS INTERNATIONAL
Comme chaque année, le jury international était composé de neuf artistes de moins de 36 ans. Autour de leur président, Halfdan Ullman Tøndel (scénariste et réalisateur), les acteu·r·ices Mallory Wanecque, Paul Kircher, Anamaria Vartolomei, Sofia Carson, les réalisateurs Ludovic et Zoran Boukherma, la journaliste Sally et le photographe Malick Bodian ont décerné trois prix. “Urchin” d’Harris Dickinson (Royaume-Uni) film social à la mise en scène libre qui traite subtilement de santé mentale et dont le personnage principal est interprété par Frank Dillane (Prix d’interprétation Un Certain Regard à Cannes) a remporté le Grand Prix.
Le Prix du Jury a été décerné à “L’Engloutie” de Louise Hémon (France) qui se déroule en 1899, en haute montagne dans une atmosphère quasi-fantastique. Quant au Prix d’interprétation, il a été remis à Manfredi Marini, ému de recevoir le “premier prix de sa vie”, pour son rôle dans “Diciannove” de Giovanni Tortorici et produit par Luca Guadagnino (Italie).
Les autres prix ont été remis à “Live a Little” de Fanny Ovesen (Suède) (Prix du jury étudiant et Prix du jury Pass Culture), “L’Épreuve du Feu” d’Aurélien Peyre (France, en salles au mois de juillet), “Perla” d’Alexandra Makarová (Autriche, Slovaquie) (Prix des lycéens) quand “The Crowd” de Sahand Kabiri (Iran) et “Love on Trial” de Kōji Fukada (Japon) ont tout autant été applaudis. Des œuvres qui risquent bien de marquer le cinéma tant pour leurs sujets que leurs traitements.
2. DES INVITÉ·E·S D’HONNEUR DE QUALITÉ
Si vous deviez choisir un film qui parle de jeunesse, lequel serait-il ? C’est la question posée aux invité·e· de la section Gazteria qui signifie “jeunesse” en basque. Et cette année, du lourd : Sofia Coppola, Keira Knightley ou encore Vincent Lacoste ont fait le déplacement jusque dans la salle de cinéma emblématique de Biarritz, le Royal, pour présenter le film de leur choix et échanger avec le public à ce sujet. “Virgin Suicides” présenté par sa réalisatrice, film emblématique qui reste un banger de teen movie comme en a témoigné la foule pressée pour rencontrer la réalisatrice. Vincent Lacoste a quant à lui choisi “Carrie au bal du diable” de Brian de Palma, où le thème du harcèlement est notamment abordé. Keira Knightley, elle, a présenté “La fureur de vivre” de Nicholas Rey. L’actrice britannique, connue pour ses différents rôles de teenagers aussi bien dans “Joue-la comme Beckham” ou “Pride and Prejudices” a d’ailleurs confié lors de la projection à Biarritz avoir traversé une adolescence particulièrement chargée en émotions et qu’à l’époque elle était ravie d’en sortir, “mais c’est aussi une période excitante où on a à la fois peur de la personne qu’on devient tout en étant intrépide.”
3. DES AVANT PREMIÈRES ATTENDUES
Ouvert avec “Nouvelle Vague” de Richard Linklater venu présenter son film ainsi que certains des comédiens et clôt par “Homebound” de Neeraj Ghaywan (Inde), l’autre force de Nouvelles Vagues sont ces grandes avant-premières comme celles de “Romería” (Espagne) de Carla Simón, “The President’s” cake (Iraq) d’Hasan Hadi ou encore le tant attendu “Valeur Sentimentale”, dernier film de Joachim Trier, projection pour laquelle l’actrice Renate Reinsve (notamment primée à Cannes pour sa performance de “Julie (en 12 chapitres), 2021” du même réalisateur) a fait le déplacement.
4. UN ENGAGEMENT ÉCOLOGIQUE ET POLITIQUE
Fermement engagé dans la lutte pour la protection des océans, cette année, le festival s’est associé à l’association Bloom. Mis en place avec sa fondatrice, Claire Nouvian, le projet “Mini Filma” était un appel à mini-films d’une minute à réaliser sur la thématique des océans afin de concentrer les enjeux écologiques et le regard de la jeune génération de ces enjeux à travers le cinéma. Par ailleurs, l’état du monde actuel n’a pas été oublié d’être mentionné lors du discours de clôture, que ce soit par Jérôme Pulis, cofondateur et président du festival et Sandrine Brauer, déléguée générale ou par les membres du jury, toutes deux rappelant l’importance du cinéma comme outil de récit pour imaginer un monde meilleur, représenter les luttes et les minorités, bref un engagement qu’il soit frontal et politique, réfléchi ou poétique.
Teaser de cette 3ème édition du Biarritz Film Festival – Nouvelles Vagues , réalisé par Eden et Gabin Ducourant.
