« Rio-Buenos Aires 1909. Modernités sud-américaines »
Le Musée a rouvert ses portes en avril 2022 après de lourds travaux. Le résultat est superbement réussi. Belles esthétiques architecturales, salles fonctionnelles et jardin-parc accueillant sur 4 hectares.
La transition entre l’intérieur du musée et le jardin extérieur se fait naturellement, harmonieusement, sans obstacle.
Le Musée se consacre à la valorisation de l’œuvre d’Albert Khan, banquier, grand humaniste. Il mit sa fortune au service de la paix, de la connaissance, l’aide aux jeunes par la transmission d’une éducation à l’image.
La constitution des Archives de la Planète est son œuvre majeure. Ne pas occulter ce qui disparaît du monde, était son obsession première.
Une singulière collection photographique sur plaques de verre (72 000 autochromes) et cinématographique, un immense projet d’inventaire d’Archives de la Planète, réalisé entre 1909 et 1939, a élu domicile ici, dans l’ancienne propriété et autrefois lieu de vie du philanthrope, jusqu’à sa mort en 1940.
Rio-Buenos Aires 1909. Modernités sud-américaines
Nouvelle exposition temporaire. Elle se tient jusqu’au 19 novembre 2023.
Ce sont les images inédites d’un fonds peu connu.
Ces images retracent le fabuleux voyage d’affaires entrepris en 1909, en bateau, par Albert Khan âgé alors de 49 ans. Il est accompagné de son opérateur photographique dont on souligne au passage la maîtrise admirable du procédé d’autochrome.
On y découvre l’explosion urbaine de deux jeunes nations sud-américaines, Brésil et Argentine, l’immigration fortement européenne de nombreuses familles partant à la recherche d’une vie meilleure.
Des ambiances de villes qui s’occidentalisent, mais en même temps ce qui disparaît du monde, dont le sauvetage par l’image était l’obsession d’Albert Khan. Un vif témoignage d’une époque. Comme la vie à bord des paquebots pendant cette période d’intense immigration.
Son dernier voyage hors d’Europe intervenant juste après son tour du monde, périple qu’il achève en mars 1909.
Images inédites, pionnières, iconiques d’Argentine et du Brésil en 1909
Des chantiers de villes en construction/déconstruction.
Longtemps muettes, les images du fabuleux voyage entrepris par Albert Khan et son opérateur photographe en Argentine et au Brésil, reprennent vie après un long travail de recherche, de documentation, de tentatives d’identification de personnages et de géolocalisation des lieux. Tout cela entrepris à partir des images ramenées de ce périple de plus de 2 mois.
Un travail considérable effectué par l’équipe du musée en l’absence d’archives et de documentation. À part quelques inscriptions manuscrites et une date « 1909 », aucun témoignage écrit ne subsiste et l’identité même des opérateurs demeure inconnue.
La connaissance de ce fonds confidentiel et les recherches ne s’arrêteront pas avec l’exposition.
L’équipe du musée continue d’enquêter, d’affiner l’identification de personnages, ou la géolocalisation des lieux, à partir une douzaine de boites remplies de photographies sur plaques de verre, afin de continuer à faire parler le fonds.
Ce sont les premières autochromes réalisées hors de France juste avant l’immense chantier entrepris du projet des Archives de la Planète.
Un délicieux jardin offrant un tour du monde botanique
On s’y promène librement. On y découvre les essences d’arbres de diverses régions et pays aimés par Albert Khan : le Japon par exemple, la forêt vosgienne de son enfance a laquelle le philanthrope est très attaché.
Un jardin apaisant où on déambule agréablement parmi les scènes paysagères, voulues par Khan, qu’il définissait comme un patrimoine vivant.
La spectaculaire Grande Serre, ouvrage élégant de fer et verre, protège du froid les plantes exotiques fragiles. A elle seule, elle justifierait aussi une visite.
Geneviève Guihard
Musée Albert Khan
2 rue du Port à Boulogne-Billancourt
« Rio-Buenos-Aires 1909. Modernités sud-américaines »
Jusqu’au 19 novembre 2023