Qui a dit que l’actualité n’était que caniveau déversant chaque jour son lot de mauvaises nouvelles plus ou moins nauséabondes ? Ainsi, le groupe PSA (Peugeot Citroën) vient-il déjà de renouer avec les bénéfices au premier semestre 2015, avec un résultat net de 571 millions d’euros, après avoir frôlé la faillite l’année dernière. Il est vrai qu’alors, General Motors, son actionnaire minoritaire américain, l’avait obligé à abandonner le fructueux marché iranien, ce qui entraîna la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois.
Autre scandale remontant, lui, à 2013 : la mirifique « retraite chapeau » du patron d’alors, Philippe Varin. Qu’un col blanc de ce niveau soit gratifié d’un tel « cadeau » lorsqu’il a fait fructifier les affaires de l’entreprise dont il a la charge, pourquoi pas. Mais pourquoi de telles largesses quand il l’a directement menée au bord du gouffre ?
La direction de ce fleuron français vient donc d’annoncer : « Sur proposition de Carlos Tavares, président du directoire, le conseil de surveillance de PSA a validé le principe de mettre fin au régime de retraite supplémentaire à prestations définies dont bénéficiaient les dirigeants mandataires sociaux et les membres du comité exécutif du groupe. »
Certes, ce n’est pas non plus totalement jour de fête, sachant que, selon les résultats du groupe, des primes d’un montant substantiel continueront d’être versées à ces retraités de luxe. Mais, au moins, voilà une économie de 34 millions d’euros pour les comptes de PSA, pactole qui devrait être entièrement reversé à l’ensemble des salariés ; soit quelque 400 euros par tête de pipe, décision saluée par l’ensemble des syndicats, même si déplorant que cette « augmentation » soit plus conjoncturelle que structurelle, les salaires étant gelés dans cette entreprise depuis 2012.
Un autre capitalisme serait-il donc possible ? Pour mémoire, on rappellera que Jacques Calvet, qui relança la marque au lion dans les années 80 du siècle dernier, vilipendant alors l’ouverture des frontières, les dingueries de la Commission européenne et le libre-échange mondialisé, n’était autre que le frère de Dom Gérard Calvet, prêtre de tradition et fondateur de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux. Petit clin d’œil du destin à l’approche de Noël ?