Elle a juste oublié que tout un chacun, fût-il parisien, aspire plus à la propreté et à la sécurité qu’à ces inénarrables gadgets festifs.
J’ai attendu bien calé dans mon fauteuil, dans une ambiance surchauffée, madame le maire, qui nous a honorés de sa présence avec une demi-heure de retard, tandis que les places du premier rang arboraient un joli panonceau « réserver » (sic), certainement en hommage aux résultats orthographiques voulus par le précédent ministre de l’Éducation. Entouré des élus concernés, un journaliste appointé de France Inter faisait office de modérateur, remplaçant probablement un de ses confrères de Valeurs actuelles ou de Boulevard Voltaire, indisponibles ce jour-là.
L’assemblée de 130 Parisiens ulcérés n’a pas attendu la fin du préambule de notre premier magistrat pour hurler tout le mal qu’elle pensait de la gestion absconse de la propreté parisienne. Un langage fleuri et imagé pour caractériser des exemples précis du quotidien a agrémenté cette sympathique sauterie de démocratie participative pendant laquelle madame Hidalgo s’est littéralement fait atomiser sur place.
Il est vrai que ça relève du suicide politique que de proposer de la « transversalité dans les conseils de quartier » à des questions liées aux « migrants qui défèquent dans mon jardin public » ou encore une « campagne de communication pour celles et ceux qui pourraient prendre des initiatives citoyennes » face à des « montagnes de gravats déposées au pied de mon immeuble ». On qualifie parfois cette charge politique de très ingrate, mais encore faut-il répondre simplement aux problèmes du quotidien sans user de concepts boboïdes glanés à Nuit debout.
Un élu répondant au doux nom de Mao (!) Peninou, Grand Timonier adjoint à la propreté, a essayé de sauver les encombrants en répondant aux injonctions de cette assemblée d’invraisemblables électeurs ingrats, mais sans succès, surtout à l’évocation des colonies de rats qui envahissent nos rues.
En résumé, Anne Hildago, le lundi, c’est Martine à Paris Plages ; le mardi, c’est Martine aux JO ; le mercredi, c’est Martine à la Nuit du ramadan ; le jeudi, c’est Martine à la Nuit blanche ; le vendredi, c’est Martine fait du Vélib’ ; le samedi, c’est Martine à la Gay Pride… Elle a juste oublié que tout un chacun, fût-il parisien, aspire plus à la propreté et à la sécurité qu’à ces inénarrables gadgets festifs.