Mais voilà, cette année, avec 27 % de touristes asiatiques en moins, Paris fait grise mine.
Les experts disent que le responsable, c’est le phénomène « attentat », que de toute façon les Asiatiques sont ultra-sensibles et qu’ils reviendront tôt ou tard. En résumé, une belle bande de trouillards ayant depuis bien longtemps échangé le sabre pour l’appareil photo. Et puis d’autres – mais eux ne le disent pas – pensent que ce sont les attaques massives dont sont victimes ces amoureux de la France qui entraînent une chute si dramatique et, surtout, si coûteuse du tourisme.
Les Japonais, et plus généralement nos amis d’Asie, sont en effet connus pour transporter des sommes vertigineuses dans leurs portefeuilles. À cela s’ajoutent leurs téléphones portables dernier cri et leur discrétion que l’on prend trop souvent, et à tort, pour de la fragilité. Autant dire qu’ils ont le profil de la victime idéale.
Mais voilà, comment reconquérir leurs cœurs si on ne met pas le bon mot sur les maux ? Car derrière les attentats, on espère occulter une réalité bien dérangeante : les Asiatiques, même français, sont très souvent victimes d’agressions racistes. Mais que font les associations antiracistes ? Aurait-on le droit de se le demander ? Elles désertent.
Elles désertent, car elles savent très bien que si les Asiatiques sont victimes de racisme, ce n’est ni la faute de Pierre, de Paul ou de Jacques. Ni même la faute d’un nostalgique de la guerre d’Indochine ou du crâne rasé du coin. La vérité est ailleurs, comme le dit si bien le dicton. Et elle dérange.
Car qui n’a pas en tête les images du bus de touristes attaqué par des « jeunes » tout droit descendus des banlieues, lors du sacre du PSG en 2013 ? L’effet de foule, a-t-on dit à l’époque.
Bref, tout se finira comme d’habitude : Anne Hidalgo et Valérie Pécresse se rendront à Tokyo pour rassurer les potentiels touristes. Ils reviendront. Un peu. Puis, un jour, ils repartiront. Pour toujours. Mais en train de fêter le ramadan à la mairie, le maire de Paris et la présidente de la région Île-de-France ne seront sans doute pas là pour agiter le mouchoir blanc.