Il a fallu se rendre à l’évidence. Avec une telle impopularité, le seul choix était se barrer ou se barrer. Tel Paul Deschanel en pyjama, un peu hagard, ne sachant trop où il habite, il descend donc du train dans lequel il n’aurait jamais dû monter. La vérité est qu’il a été élu sur deux malentendus, qui ont nom Sarko et Nafissatou Diallo. La deuxième a évincé le favori, le premier a fédéré contre lui. Les Français détestant leur hyper-président charismatique et bling-bling ont cru un instant aimer cette promesse d’hypo-président, discret, mal fagoté, mélange de Bouvard et Pécuchet.
L’illusion est vite passée.François Hollande, dans ce costume trop grand pour lui, a traversé son quinquennat avec, sur les lèvres, l’éternel sourire béat de celui qui a gagné au Loto et qui n’y croit toujours pas.
Rigolard (monsieur Petites blagues), inapte (du travail à la démographie, tout ce qu’il a touché a été gâché), dilettante (dans sa gestion du terrorisme), gaffeur (il a ouvert, sans jamais réussir à la fermer, la boîte de Pandore LMPT), gougnafier (avec Valérie Trierweiler), ridicule (rue du Cirque), méprisé (à l’étranger), il sera à jamais le Michel Blanc des Présidents français. Qui a fait, en sus, rentrer sa bande de copains mal embouchés – de l’amnésique Cahuzac au phobique Thévenoux. Sans même parvenir, par ses largesses, à obtenir l’estime de ses indélicats obligés : combien de petites phrases, de livres à charge, comme celui d’Aquilino Morelle ? Les Bronzés à l’Élysée. Mais le film est sur le point de se terminer.
« Conscient des risques que ferait courir sa démarche qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle » – à 4 % d’avis favorables, on peut difficilement prétendre le contraire -, Hollande fait don de sa personne à la gauche. Si la vieille dame exsangue n’a pas encore trépassé.
Cambadélis a tweeté, rencontrant immédiatement un vif succès : « Le président de la République avec élégance, hauteur de vue, sens de la France et non sans émotion, a décidé de protéger son bon bilan. »
Ce quinquennat nous a tués mais, mon Dieu, ce qu’on aura rigolé.