Notre-Drame de Paris est aux anges, et court le monde pour expliquer tout le bien qu’elle fait aux Parisiens et à la planète.
Anne Hidalgo, maire de Paris, a fermé voilà un an les voies sur berge, puis fermé les voies en amont, celles de l’entrée dans Paris. Aujourd’hui, elle veut rendre également impraticable l’une des rares artères qui permettent encore la traversée de la capitale d’ouest en est : la rue de Rivoli !
Il paraît qu’on respire mieux en bord de Seine. Soit là où personne ne va, sinon aux beaux jours de Paris Plages ou lors des week-ends ensoleillés. Mais ailleurs, on étouffe, car l’enquête d’Airparif vient de le confirmer : la pollution n’a pas diminué, elle n’a fait que se déplacer.
Les conclusions du rapport, reprises par Le Figaro, sont sans appel :
« Il apparaît tout d’abord que la pollution a bien reculé sur les quais bas désormais interdits à la voiture sur un trajet de 3,5 km entre l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) jusqu’à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe). Le centre de Paris bénéficie à certains endroits d’une amélioration. Toutefois et malgré une baisse pouvant aller jusqu’à 25 %, les niveaux de pollution restent élevés et sont toujours au-dessus des valeurs réglementaires. »
« [Les] chiffres montrent que le niveau de pollution est monté d’un cran dans l’est de Paris, dès la fin de la portion piétonnisée. Ainsi les particules nocives à la santé ont fait un bond pouvant aller jusqu’à 15 %. Le périphérique Est est lui aussi plus impacté. »
Qu’importe, la mairie de Paris est très contente : « La piétonnisation a provoqué un espace de respiration en centre-ville et s’il y a des points de difficultés, ils sont localisés », assurent les services de Mme Hidalgo.
C’est pourquoi, malgré la levée de boucliers et l’opposition de la préfecture de police, Hidalgo a décidé d’imposer la réduction de la rue de Rivoli à une seule file de voitures pour deux pistes cyclables. Les évidentes raisons de sécurité invoquées par le préfet Michel Delpuech, lequel dénonce « les conséquences en termes de responsabilité qui pourraient s’attacher à des retards d’intervention des services de police et de secours en cas de crise majeure sur ce secteur de la capitale », laissent notre maire de marbre.
Elle s’en fout. Tout comme elle se fout des piétons – dont je suis – à qui toutes ces dingueries ont rendu la vie impossible. Car à Paris, les cycles sont désormais rois : tout ce qui roule sur une ou deux roues (trottinettes électriques, monoroues, roues électriques, etc.) s’est désormais accaparé les trottoirs. Et gare à vos chevilles quand l’un vous rase avec son bolide.
Enfin, il faut signaler l’envahissement des rues par les vélos-taxis, qui constituent désormais la plus grosse arnaque organisée avec la bénédiction de la mairie. On en compte au moins 500 de répertoriés dans les quartiers touristiques de la capitale (Opéra, Louvre, Concorde, Tuileries…), dont plus de 80 % pilotés par des Roms et des Bulgares qui exercent leur activité clandestinement. Il faut, aux touristes, débourser de 15 à 30 euros par personne pour entendre un flot d’inepties débitées dans un français pour le moins approximatif. Ça fait cher la course !
Mais Notre-Drame de Paris est aux anges, et court le monde pour expliquer tout le bien qu’elle fait aux Parisiens et à la planète. Et si Paris est de plus en plus sale et que les rats y courent en plein jour, elle y voit sans doute la preuve de son succès : la ville est plus verte que verte.