En octobre dernier, vous avez été des milliers à visiter ce monument éphémère dédié au street-art. A partir d’aujourd’hui, la Tour Paris 13 entame son dernier tour de piste : sa destruction. Redécouvrez l’intérieur de la tour, ses plus belles oeuvres d’art, et suivez sa destruction en direct et en vidéo.
D’habitude, les murs en plein air ont leur prédilection. Invités à s’exprimer du sol au plafond dans un immeuble parisien promis à la démolition, des artistes Street Art parmi les plus renommés, excités par ce graal inespéré, se sont bousculés pour participer à cette expérience.
Prévue sur trois jours, la démolition de cette tour sera retransmise en continu sur Internet. Elle sera alors filmée par trois caméras placées à dix mètres des engins de démolition – des grues qui procèdent par grignotage.
Découvrez l’intérieur de la tour en suivant sa destruction en direct
Spécialisée dans le graffiti, la galerie parisienne Itinerrance est à l’origine de ce défi artistique aussi fou qu’éphémère, avec le soutien du propriétaire de cet immeuble de 9 étages situé en bord de Seine, quai d’Austerlitz, dans le XIIIe arrondissement. Désertée par ses locataires relogés et prioritaires pour un futur bâtiment flambant neuf, cette tour défraîchie des années 1960 ne sera bientôt plus que poussière.
En tout, plus de 100 graffeurs de 16 nationalités, venus à leurs frais, ont investi les lieux pour cette carte blanche exceptionnelle, la première à cette échelle dans l’univers du Street Art.
Brésiliens, Saoudiens, Tunisiens, Iraniens, Espagnols, Australiens ou Français, les artistes enthousiastes se sont partagés les 36 appartements parfois encore meublés. En tout, une gigantesque toile de 4.500 m2 formée par les murs, les sols et les plafonds, jusque dans les placards.
De l’extérieur, rien ne transparaît de cette ruche artistique en dehors d’un immense graffiti orange et noir d’inspiration orientaliste, de vingt mètres de haut sur la façade.
25 000 visiteurs en un mois
Du 1er au 31 octobre, le public a pu découvrir la plus grande exposition collective de Street Art, expérience en totale cohérence avec l’essence même du mouvement.
Avec le soutien de la mairie du 13e et la confiance des bailleurs sociaux, M. Ben Cheikh, responsable de la galerie et artisan du projet, a créé depuis quelques années un parcours de quinze fresques sur de grands immeubles. « Rêve absolu » « Je passe mon temps le nez en l’air, à repérer de nouveaux murs laids à mettre en beauté! » raconte-t-il. « Quand j’ai appris que cette tour allait être détruite, l’idée de la proposer aux artistes graffeurs m’est apparue comme évidente. Le Street Art a beaucoup de choses à dire, avec une incroyable énergie à la fois créative et politique. »
Une expérience prolongée sur le web
La « Tour Paris 13 » est aussi un projet transmedia visuel et sonore, immersif et collaboratif, réalisé par Thomas Lallier, qui donne le pouvoir aux internautes. La « Tour Paris 13 » peut également être visitée sur le site www.tourparis13.fr dans ses moindres recoins. Le site internet, disponible également dans une version tablette, permet de rencontrer les artistes, de les voir à l’œuvre, à travers photos, vidéos, textes et enregistrements audios. Ce fond a été enrichi au fur et à mesure des contributions photographiques des internautes.
Sur les réseaux sociaux, la Tour 13 est également omniprésente. Instagram, Twitter, Facebook : le « hashtag » #tourparis13 est ainsi un bon moyen de vivre l’actualité de la tour jusqu’au dernier moment…
#tourparis13 sur Instagram
Une chaîne DailyMotion est également disponible, pour retrouver toutes les interviews des artistes.
Et après ?
Le 1er novembre, la « Tour Paris 13 » était physiquement fermée au public, mais les internautes pouvait encore y accéder via le site et furent appelés à sauver virtuellement les œuvres de la destruction, clic après clic, pixel après pixel.
Le 11e jour, le site remis en ligne n’intégrerait que les parties que les internautes avaient sauvées. Le site devient alors l’unique témoignage de ce projet artistique gigantesque.
Un processus digital déjà expérimenté après la fermeture de l’exposition, fin octobre. Le public avait été invité à contempler les œuvres sur internet, pour préserver leur existence virtuelle.
Désormais, la destruction suit son cours. A noter que depuis le 31 mars, un bâtiment adjacent a déjà disparu. L’espace libéré permettra de mettre sur pied de nouveaux logements.
source //mairie de Paris