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Les esthéticiennes, bientôt les seules autorisées à tatouer en France

Et si l’immense majorité des tatoueurs exerçant leur métier en France était menacée ? C’est ce que laisse entendre un projet de loi reçu par l’association Tatouage & Partage de la part du ministère des Affaires sociales et de la Santé. Le texte implique que seuls les tatoueurs pouvant justifier de plus de 25 ans d’expérience ou les esthéticien(ne)s pourraient continuer à tatouer légalement en France. Après l’interdiction des encres couleur en 2013, c’est une nouvelle menace qui alarme la profession.
L’explosion du nombre de tatoueurs en FranceAujourd’hui, on estime à environ 10 % la part de Français arborant au minimum un tatouage[1]. Les 25-34 ans seraient, eux, 20 % à s’être déjà fait tatouer[2]. Une démocratisation de l’encrage traduite par l’explosion, au cours des trois dernières décennies, du nombre de tatoueurs en France : d’une vingtaine de salons de tatouage dans les années 1980, le pays compterait à présent entre 3 500 et 4 000 tatoueurs[3]. Résultat : de nos jours, entre 10 000 et 15 000 tattoos sont réalisés chaque jour en France[4].Des conditions impossibles à remplir pour 90 % des tatoueurs qui souhaitent continuer à tatouer légalement.

C’est dans ce contexte que Tatouage & Partage, association comptant parmi les interlocuteurs du ministère de la Santé en matière de tatouage, a reçu de la part dudit ministère un projet de loi qui sous-entend que les tatoueurs de France devraient pouvoir justifier, pour continuer à exercer légalement :

  • soit d’une activité dans le tatouage depuis le 14 septembre 1989
  • soit d’un diplôme (baccalauréat technologique ou professionnel, brevet professionnel ou certificat d’aptitude) dans les métiers de l’esthétique

Face à ces deux critères, le constat dressé par Tatouage & Partage est simple : aujourd’hui, 90 % des tatoueurs exerçant leur métier en France ne peuvent justifier ni de l’un, ni de l’autre. Demander à un tatoueur de témoigner d’une expérience d’au moins 25 ans dans le secteur, ou bien d’un diplôme qui n’a qu’un rapport lointain avec le métier qu’il exerce : telle est la situation dans laquelle on tente, aujourd’hui, d’enfermer les tatoueurs.

Le métier de tatoueur n’a aucune existence légale en France

Tatouage & Partage est parvenue à obtenir un rendez-vous auprès du ministère de la Santé pour évoquer ce point crucial pour l’avenir de la profession, mais aussi un autre point de friction : l’absence de statut officiel pour les tatoueurs de France. Car à l’heure actuelle, la réalité est que la profession de tatoueur n’a tout simplement aucune existence légale en France.

Des revendications claires pour une vraie reconnaissance du métier de tatoueur

Aujourd’hui, Tatouage & Partage milite pour la création d’un vrai statut juridique pour les tatoueurs. L’ambition du projet :

  • voir la mise en place d’une formation en alternance (école ou centre de formation couplé à un studio de tatouage) sanctionnée par un vrai diplôme de tatoueur
  • évoluer au sein d’un cadre santé qui soit sûr à la fois pour les tatoueurs et pour leurs clients

En savoir plus

Tatouage & Partage, une association qui se bat pour la défense des tatoueurs

Tatouage & Partage est une association dédiée au tatouage, à sa pratique et à ses acteurs. Créée en 2011 sous l’impulsion du tatoueur Stéphane Chaudesaigues, elle a pour vocation de défendre les professionnels du tatouage en France et de proposer des séminaires réservés aux tatoueurs professionnels. Elle a notamment fait entendre sa voix en 2013 dans le cadre de l’arrêté gouvernemental sur l’utilisation des encres couleur dans le tatouage, plaidant contre l’interdiction de celles-ci auprès de la Direction générale de la Santé

www.tatouage-partage.com


[1] Source : Ifop
[2] Source : Ifop
[3] Source : Slate.fr
[4] Source : L’Express

merci à Stéphane Chaudesaigues, président de Tatouage & Partage

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