L’occasion des 10 ans de la création du Musée de la Grande Guerre (2011/2021), est trop belle pour ne pas fêter cet anniversaire avec une immense gratitude envers les nombreux et généreux donateurs de toute la France et même d’Europe. Objets, photos, correspondances, tous souvenirs de famille liés à la Grande Guerre que les enfants, petits-enfants, arrière-petits enfants des Poilus ont offerts et qui ont contribué à l’ enrichissement du Musée.
« 10 ans de dons ! ». Une intéressante et originale exposition se tient jusqu’au 14 février 2022 à Meaux au Musée de la Grande Guerre.
La Grande Guerre de 14/18 fut un grand traumatisme pour la France et il est légitime qu’un Musée lui soit entièrement dédié.
La ville de Meaux avait une forte légitimité pour inscrire ce musée dans ce lieu chargé d’histoire. La première et décisive bataille de la Marne s’y est autrefois déroulée.
Voulu par le communauté d’Agglomération du Pays de Meaux porté par Jean-François Copé, maire de la ville , ce musée dès son origine a bénéficié de l’exceptionnelle collection offerte par Jean Pierre Verney, historien passionné par la Grande Guerre.
Le bâtiment à l’architecture sobre et élégante conçu par l’architecte Christophe Lab, s’inscrit dans les collines du Pays de Meaux avec une certaine harmonie.
L’exposition des « 10 ans de dons ! » se déroule dans la Grande Nef et dans les dix salles adjacentes. Elle enrichit l’exposition permanente de la collection première Jean-Pierre Verney, complétée des prêts de différents musées. Ces dons effectués depuis 10 ans par les descendants des familles des Poilus sont signalés par une pastille jaune fluo.
La Grande Nef
Impressionnante par son volume, sa surface, son ampleur et par la monumentalité des matériels et objets exposés dans le cadre de l’exposition permanente.
Les « Dons des 10 ans » ne sont pas forcément spectaculaires mais tous empreints d’une grande émotion. Ils aident à comprendre le terrible quotidien des hommes meurtris par ce conflit. Ils rendent les objets « sacrés » en les exposant au Musée.
– Prothèse de Pierre Drouot. Pierre Drouot a perdu sa jambe en 1918 à cause d’un éclat d’obus et il dût être amputé juste au-dessus du genou. Ce pilon fut transmis de génération en génération depuis son décès, à l’âge de 52 ans. Pierre Drouot fut également trépané ce qui lui provoqua des crises d’épilepsie dont une lui fut fatale. Mobilisé en 1914, il fut démobilisé en 1918 suite à son amputation. Rentré dans sa ville d’adoption, Brie-Comte-Robert, il fit une belle carrière dans la banque et faisait danser son épouse tous les dimanches malgré son handicap !
Le globe de mariés, la collection de douilles en cuivre, la prothèse de jambe en bois cerclé de métal, les ingénieuses bagues confectionnées par les soldats à partir de la récupération d’aluminium des obus allemands souvent offerts en remerciements de colis reçus…
Cloche mariage don Lenoble
Nombreuses correspondances de guerre illustrées de dessins ou croquis, révélant des talents artistiques ainsi dévoilés.
Georges Bruyer, Attaque d’artillerie allemande, aquarelle, 1915
La Grande Guerre vue par l’artiste Georges Bruyer
La Grande Guerre a été source d’inspiration pour les artistes-combattants.
Jusqu’au 3 janvier 2022 un hommage est rendu à Georges Bruyer, jeune artiste-graveur, inconnu, parti sur le front à l’age de 31 ans.
La souffrance humaine s’exprime plus forte encore dans ses séries d’eaux-fortes, cartes postales linogravées, et surtout ses remarquables gravures sur bois. Emouvantes scènes de nuits où les soldats sont croqués de dos ou de profil au départ d’attaque.
Blessé, Georges Bruyer ne revient pas sur le front.
Démobilisé en 1919, il poursuit dans la discrétion son travail d’artiste.
Animations, conférences, médiations enrichissent les deux expositions. « Fais ta gravure toi-même » permet au visiteur, jeune artiste en herbe, ou même adulte débutant, de s’entraîner à la gravure et repartir avec le produit de son travail d’artiste-graveur.
Geneviève Guihard
Musée de la Grande Guerre
rue Lazare Ponticelli à Meaux 77100
Tel : 01 60 32 14 18
