Madame le Premier ministre,
J’ai failli avoir pour vous une once de compassion…
Dame, voir s’installer chez soi plusieurs centaines de « gens du voyage » qui y défèquent à loisir et s’y nourrissent des produits du verger et de larcins domestiques est pour le moins « ennuyeux », pour ne pas dire abominable et illégal…
Je comprends votre colère, et souscris à votre dénonciation de l’attitude du préfet local et des autorités de l’État, incapables de faire assurer l’ordre public autour de votre manoir et de ses huit hectares… D’autant que ce fonctionnaire zélé et « pince sans rire » a l’outrecuidance d’admettre ces comportements délictueux au nom de « la culture particulière » de ces populations le plus souvent illégalement entrées sur notre territoire. Pourtant, n’applique-t-il pas dans sa grande rigueur le principe cher aux socialistes, vos amis, du « multiculturalisme » et de l’accueil de toutes les populations de la terre sur un sol qui ne peut les supporter et face à un peuple qui ne les « encaisse » plus ?
Tout ça au nom de différents traités européens que vous avez approuvés (et même signés du haut de votre éminente fonction) et des accords de Schengen, pierre angulaire de la libre circulation des populations chère à la « mondialisation libérale et libertaire », que l’humanisme « désintéressé » (sic !) des gouvernants en place (vos « camarades », donc) a érigée en mode de transformation du « Peuple de France ».
Vous vous plaignez des odeurs qui accompagnent l’installation illégale de ces gens-là, de leurs pratiques « chapardeuses », des nuisances inhérentes à leurs campements sauvages… Cela me surprend : ces discours sont marqués du sceau de la xénophobie, du racisme même, du refus de la mixité et de l’union des cultures, et rappellent « les heures sombres de notre Histoire »… D’une « humaniste de gauche », on aurait pu attendre des mots plus compréhensifs et plus chaleureux, des bras davantage ouverts, des initiatives plus accueillantes…
Remarquez, quand on observe bien le réel, on s’aperçoit qu’aucun de vos amis socialistes, de vos alliés politiques écolos ou d’autres mouvances de la gauche n’accueille dans ses propriétés privées, bâties ou non, le moindre représentant de ces populations itinérantes venues des anciens pays de l’Est… C’est vrai qu’ils préfèrent les faire prendre en charge par les contribuables locaux à travers des « aires d’accueil » où ils ne payent rien et des budgets sociaux qui s’ouvrent largement à leurs demandes sans qu’ils ne s’acquittent de la moindre cotisation ou du moindre prélèvement fiscal.
Madame le Premier ministre, votre vécu est celui de millions de Français obligés de subir les conséquences néfastes de la politique que vous avez initiée et que prolongent, en l’aggravant, les représentants de votre parti… Aussi, après un temps d’hésitation, certes explicable, il m’est venu à l’esprit que l’expérience de l’arroseur arrosé que vous vivez est tout à fait réjouissante et qu’elle ne laisse nulle place à la moindre compassion…
Mais je peux quand même être (un peu) charitable : ne pensez-vous pas qu’à la lumière du réel vous pourriez ouvrir les yeux et prendre conscience de la nocivité de cette immigration, légale et illégale, qui détruit notre espace civil, social, sociétal ? Et qu’il serait encore temps pour vous de joindre vos efforts aux efforts de ceux qui demandent l’éradication de l’immigration illégale, un moratoire sur Schengen, une suspension des flux migratoires annuels ? C’est à ce prix que vous pourriez devenir crédible, car on ne peut accepter que vous dénonciez les conséquences de faits dont vous chérissez les causes.
Avec mes salutations qui, pour n’être pas cordiales, n’en sont pas moins civiques.