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Rythmes scolaires : la fièvre du mercredi après-midi

En France, il doit s’agir d’une règle gravée à l’or fin dans le marbre : pas de ministre de l’Éducation nationale qui ne lègue son nom à la postérité et à une réforme éponyme. Mais comme rien ne se meurt ou ne se crée et que tout se transforme, chaque changement a vocation à être changé à son tour ; le prix à payer pour ne pas sombrer dans l’immobilisme.

 

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Le millésime de la rentrée Peillon 2013 promet donc d’être des plus pétillants, avec sa semaine de quatre jours et demi durant laquelle il faudra bien occuper les marmots les mercredi après-midi. Le problème, c’est que dès qu’il s’agit d’avoir et de promouvoir une idée à la con, tout en massacrant la langue française, les municipalités de gauche font généralement preuve d’une imagination sans limites.

À tout seigneur tout honneur, la première d’entre elles, conduite par Bertrand Delanoë qui, la retraite arrivant à grands pas, déploie des efforts désespérés pour ressembler à la caricature que Laurent Gerra fait de lui chaque matin, sur RTL, a mis la barre très haut.

Bon, que faire des lardons ce fameux mercredi après-midi ? Autrefois, il y avait les centres aérés… Tournez sur les manèges et courrez derrière les ballons. Rien de transcendant ; mais rien non plus d’incongru. Façon patronage du temps jadis ; saint Dom Bosco et toutes ces choses, ces vieux souvenirs. Mais la ringartitude étant passée de mode, place au « Botanniqu’art », au « T’alabougeotte », au « Futsal », au « Corps et espace » et autres « Gutenberg-graver »… Quezaco ? Rien de précis, ni dans l’esprit des parents d’élèves et guère plus dans les concepteurs des dingueries en question.

Tout au plus, une certaine Virginie Mouaatarif nous apprend-t-elle dans Le Figaro que « le vivre-ensemble, le développement durable et la nutrition sont des thèmes sur lesquels on travaillait déjà et qui peuvent améliorer la vie de tous. » Que ne l’avait-on dit plus tôt ? Après, à quoi ça sert ? Quelle idée de poser d’aussi grossières questions ? Tout comme celles qui ne doivent pas manquer de tarauder certains pères et mères se demandant à quoi peuvent bien servir six mois d’apprentissage « ludique », tel qu’il se doit, du chinois…

L’autre problème de ces gugusses patentés, c’est encore et surtout l’impossibilité manifeste de sortir de leurs clichés de classes, de leurs schémas ethniques et sociaux. Ainsi, dans le 9-3, priorité devrait être donnée aux arts de combat. Pour mieux abandonner le menuet et le point de croix à Versailles et Rambouillet ?

Pour une fois, il n’aurait pas forcément été inopportun d’inverser l’ordre hiérarchique. Le close-combat aux bourgeois vézigondins et l’aprentissage du clavecin aux lascars trappistes. Les premiers auraient au moins pu apprendre à se défendre dans le RER, tandis que les seconds auraient pu avoir accès à ce que ce système, se voulant égalitaire, ne fait jamais que reproduire à l’infini : le prêt-à-penser du darwinisme social le plus éculé.

Note à l’attention du cours de céfran « ludique », le terme « éculé » n’est en rien une insulte. Quoique certains mériteraient néanmoins d’en être affublés.

 

Nicolas
Gauthier
Journaliste, écrivain.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.
Source-Boulevard Votaire

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