Mème si plonger dans la Seine fait partie des fantasmes des parisiens, le trafic et l’état sanitaire du fleuve ne permettent pas encore de réaliser ce rêve. Si la traversée de Paris à la nage, prévue pour le 2 septembre, a été annulée, c’est pour des raisons de sécurité. Pourquoi la baignade est-elle interdite dans la Seine?
Se baigner dans la Seine, c’est interdit toute l’année.
La baignade fut interdite en 1923, mais les Parisiens continuèrent à se baigner dans la Seine jusqu’aux années 60. Aujourd’hui, même si certains aventuriers enfreignent la loi et prennent le risque de s’y tremper, la pollution et le trafic fluvial ont rendu le fleuve trop dangereux pour les baigneurs.
Un trafic fluvial très important
Le trafic sur le bief de Paris est important. C’est pas moins de 500 rotations de péniches, bateaux mouches, Batobus ou embarcations privées qui ont lieu chaque jour sur le fleuve.
La portion parisienne de la Seine représente 12 km et comporte 20 ports situés en majorité dans les arrondissements périphériques. Les principaux ports » industriels » sur la Seine sont au nombre de neuf : Port du Point du Jour, Port Victor, Port de Javel, Port de la Gare, Port Tolbiac, Port National, Port de Bercy amont, Port de Bercy aval et Port de la Bourdonnais. Annuellement plus de 2,26 millions de tonnes transitent par ces ports. Cela représente 9 % des tonnages entrant ou sortant de Paris.
La navigation sur la Seine fonctionne 360 jours par an et 24h/24. Elle offre des capacités « volumes » et « charges » très supérieures aux autres modes de transport, elle ne connaît jamais d’embouteillages. La voie navigable est le mode le plus respectueux de la marchandise et de l’environnement. Enfin la consommation d’énergie sur l’eau est 5 fois moindre que par la route et 2 fois moindre que par le rail. Tous ces avantages font de la Seine une voie de transport très prisée.
Afin de réduire la pollution atmosphérique et les nuisances dues au trafic routier, le Syctom privilégie depuis dix ans les modes alternatifs pour le transport des déchets, par voie fluviale ou ferrée.
Mème si la propreté de la Seine s’est bien améliorée des risques sanitaires ne sont pas exclus
La délégation territoriale de Paris de l’agence régionale de santé (A.R.S.) a fait savoir que l’eau de la Seine, malgré une nette amélioration depuis une vingtaine d’années, restait « manifestement de qualité insuffisante pour la pratique de la baignade ». Le risque sanitaire a été estimé encore trop élevé.
Une qualité variable, influencée par la météo
La qualité de la Seine, c’est un peu comme la qualité de l’air, cela dépend beaucoup des conditions météorologiques.
La Seine a depuis longtemps été aménagée pour la navigation par la construction de barrages et d’écluses. Ceux-ci permettent de maintenir un plan d’eau à peu près constant, si bien que les variations de débit entre été et hiver passent relativement inaperçues.
Pourtant, ces variations existent bien. En hiver, le débit de la Seine peut dépasser 1 000 m3/s (2300 m3/s en 1910), alors qu’en été il avoisine 100 m3/s.
La qualité de l’eau de la Seine est influencée par les évenements météorologiques, par l’évolution des techniques d’épuration des eaux et par les raccordements des activités industrielles et agricoles à des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées . Des progrès considérables ont été faits par les collectivités avec l’aide de l’agence de l’eau pour ne pas déverser d’eau non traitée dans les rivières. Le fleuve permet néanmoins d’évacuer des eaux d’orages pour éviter des inondations. A titre d’exemple lors d’un gros orage d’été le débit d’eau circulant dans les égouts peut être supérieur au débit de la Seine !
La température de l’eau joue aussi un rôle important dans le fonctionnement de la rivière. Les températures élevées, qui augmentent la vitesse des réactions biologiques, sont également défavorables à la qualité de l’eau. Le résultat de l‘ensemble des ces facteurs, débit, température de l’eau, nature et quantité des rejets déversés vont se traduire lors de l’analyse de l’eau de la Seine par des résultats très variables sur l’ensemble des composés que l’on peut analyser. (source SIAAP)
Un signe encourageant les poissons reviennent « en Seine ». Mais, néanmoins, il n’est pas recommandé de les consommer…
La brigade fluviale exerce une surveillance permanente
La brigade fluviale de Paris surveille la Seine en permanence aussi bien pour repêcher des baigneurs involontaires qui ont chuté malencontreusement ou qui ont été poussés que des aventuriers casse-cou prêts à tout pour faire quelques longueurs.
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Tout espoir n’est pas perdu
Un peu de patience, tous ceux qui oeuvrent pour l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine n’ont pas dit leur dernier mot…
sourceparisfr
