En France, les Chinois ne sont pas à la fête. Agressions dès leur sortie de Roissy par des bandes qui les délestent de leurs espèces, vols en plein Paris de leurs achats par des gangs de « mendiants-quêteurs », carottages de monnaie au Louvre, rackets aux distributeurs de billets, le tout sur fond d’attaques de cars où des émeutiers fracturent les coffres à bagages devant les caméras : bienvenue au nouveau Far West !
Et quand ils viennent pour leurs études, c’est maintenant la peur au ventre qu’ils se barricaderont dans leurs logements, dans la crainte de les voir finir en autant de forts Alamo.
Car, dernier en date, l’assaut d’ivrognes en goguette contre la résidence bordelaise d’étudiants chinois en œnologie risque de ne pas passer inaperçu à Pékin. Parmi les victimes molestées se trouve en effet la fille d’un haut dignitaire, gravement blessée au visage. Ça sent le roussi pour nos Airbus. Manuel Valls ne s’y est pas trompé, qui s’est empressé de hurler à une odieuse provocation raciste.
C’est que, dans le pays des droits de l’homme, devant les parfums de luxe et autres châteaux de la Loire, le « vivre ensemble » harmonieux tient de l’incantation promotionnelle auprès d’un empire du Milieu si peu regardant chez nous de ses devises sonnantes et trébuchantes.
Faudrait voir quand même à ce que nos chers mécènes bridés ne se dessillent trop sur le sujet. Sait-on jamais, ils pourraient délaisser les devantures clinquantes de nos boutiques.
Le Comité Colbert, prestigieuse association des industries du luxe, s’est ému du risque, réclamant vertement au préfet de police de bien vouloir s’occuper un peu de la sécurité de la capitale. Car l’attractivité de notre beau pays pour les riches touristes venus d’Asie s’attiédit bel et bien. On leur flanquerait même franchement la pétoche.
Peut-être aussi pourrait-on toucher un mot de notre diversité apaisée du côté de Belleville. Là où la communauté asiatique manifeste régulièrement contre l’insécurité. Il est vrai qu’elle compte quelques inconscients qui croient encore qu’on peut se promener impunément dans Paris une chaîne en or autour du cou et du liquide en poche.
Des cibles toutes désignées, donc, qui se rebellent régulièrement avec force banderoles et drapeaux français, croyant sans doute – les benêts -, que le rôle d’un État et de sa police est d’assurer la paix et la sûreté des honnêtes gens contre les voyous. Police qui, à défaut d’arrêter les agresseurs, se charge tout aussi assidûment de rappeler aux contestataires, interpellations à l’appui, les règles de la bienséance républicaine. Ces Asiatiques n’osent-ils pas dénoncer dans leurs défilés la « délinquance afro-maghrébine » qui les viserait ?
Vocabulaire à tout le moins archaïque pour stigmatiser une jeunesse socialement défavorisée qui se livre à quelques incivilités compensatrices. Mais, apparemment, tout le monde n’est pas rompu aux subtilités de la novlangue française. Médias et communiqués officiels des États concernés non plus d’ailleurs, qui ne se privent pas, eux, d’appeler un chat un chat dans leurs mises en garde réitérées à leurs ressortissants en mal de romantisme hexagonal.
Mais là, ça va être plus compliqué de leur donner des cours d’expression. C’est que, des rodéos quotidiens avec ce qu’il est convenu d’appeler des « jeunes », aux voyageurs de RER détroussés façon attaques de diligences, jusqu’aux feux de camp rituels de nos cités qu’aucun calumet de la paix ne vient jamais éteindre, ça commence à roustir sérieusement aux abords de la tour Eiffel. Et les signaux de fumée se voient maintenant jusqu’à Pékin.
merci à