CULTURE
Pierre Dragon, souffle le chaud et le froid
Comme tous les policiers de la direction du renseignement, Pierre Dragon, à l’image de son intriguant pseudonyme, cultive instinctivement le mystère sur ses activités quotidiennes. Mais entre deux « dispos » (comprendre « dispositif », pour évoquer le travail de terrain), Pierre Dragon trouve quand même le temps d’écrire des histoires… forcément de flics.
Case départ
Bercé dès son plus jeune âge par les récits d’un voisin commissaire de police, Pierre Dragon va développer à la fois un amour pour la police et un goût immodéré pour la narration et l’écriture. Après une jeunesse passée dans l’Aude, le Dragon au sang déjà bouillonnant et à l’accent chantant fait son service militaire dans les commandos avant d’intégrer en 1986 l’école de police de Carcassonne. Quelques services de nuit plus tard passés dans le 13e dans une brigade civile de nuit, il rentre aux renseignements généraux en 2002 où il joue de son imposante carrure au sein du service de protection. C’est en proposant un projet aux éditions Gallimard qu’il décroche le gros lot en 2007 avec une bande dessinée dont il est l’auteur… et le héros. Le titre de cet ouvrage réalisé avec Frederik Peeters dont les talents d’artiste ne sont plus à démontrer est tout trouvé : R.G. (Ryad-sur-Seine) !
Primé par les «Essentiels» d’Angoulême en 2008, l’album obtient également la même année le prix de la « Meilleure bande dessinée adaptable » (pour le cinéma comme la télévision) au 7e Forum International Cinéma et Littérature de Monaco et décroche aussi le prix BD quais du Polar à Lyon. Au cœur de cet album qui voit dans la foulée la parution d’un second tome intitulé Bangkok-Belleville, le lecteur découvre les aventures rocambolesques mais néanmoins véridiques de Pierre Dragon himself et de son complice de toujours, « Babal » pour les intimes. Au grand dam des aficionados, il n’y aura pas de suite aux péripéties du débonnaire et sympathique Dragon (enfin, pour le moment).
Appel du large
En 2012, Dragon revient avec Une histoire du 36, quai des Orfèvres : le mystère HB, une bande dessinée coécrite avec Claude Cancès, ancien patron de la PJ et Alain Gillot, un ami fidèle, scénariste pour le cinéma et la télévision. Fort de ses succès, Dragon ne lâche pas sa plume et dissémine ici et là auprès des grandes chaînes nationales et maisons de distributions ses innombrables projets de séries et de longs-métrages, avec comme moteur : la police. Dernier événement en date et non des moindres, la signature chez Gaumont d’une série policière pour le petit écran, mais pour l’instant, fidèle à lui-même, Dragon reste discret.
source/ PPRAMA