Jeux de mains, jeux de catins.
Ce n’est un secret pour personne : la plupart des présidents de la Ve république semblent passer plus de temps à courir la gueuse et à butiner les donzelles qu’à se consacrer à régler les délicats problèmes qui se posent, depuis quarante ans, à la France… et pour lesquels leur responsabilité directe n’est pas accessoire !
A l’exception de De Gaulle et de prétendants malheureux à la présidence (Barre, Balladur et Jospin), tous les présidents ont trahi… la promesse de fidélité de leur mariage. Comme quoi, il n’y a pas que l’électorat des éternels gogos qui se trouve cocufié…
Deux cas d’école dans ce marigot se distinguent particulièrement.
Jacques Chirac, l’homme des pommes électorales, est probablement le plus grand chasseur du cercle des présidents disparus. Outre de multiples liaisons fugaces avec des inconnues, (militantes dévouées, secrétaires peu farouches ou journalistes délurées), sa collection est impressionnante : citons, en vrac, la députée de Loire-Atlantique Elisabeth Hubert, la comédienne Claudia Cardinale, les journalistes Jacqueline Chabridon (ancrée à gauche toute) et Elisa Friederich (officiant à l ’A.F.P)… Chirac sera très épris de ces deux journalistes et il faudra des trésors d’inventivité et de persuasion de la part de son entourage pour le dissuader de demander le divorce… Mais il y aura aussi des résistantes, comme en 40, aux sollicitations du président aux mille fringales, telle la journaliste d’investigation Ghislaine Ottenheimer, qui sauve l’honneur d’une profession sinistrée en la matière…
C’est Françoise Giroud, dirigeant L’Express, dans les années 70, qui aura l’idée lumineuse d’expédier des journalistes femmes, brigades volantes de jolies filles, dans les pattes des hommes politiques, afin de recueillir leurs confidences… et ses espoirs seront comblés au-delà de toute attente ! Les toutes premières à se coucher seront Michelle Cotta (qui a dirigé l’info de TF1) et sa comparse Catherine Nay (qui partage la vie d’Albin Chalandon, ancien ministre de VGE).
François Mitterrand arrive également en bonne place dans cet éloquent classement, mais avec un savoir-faire à la fois plus sophistiqué et plus vicieux que Chirac. A l’exception notable de la jeune journaliste du Monde, Christine Fauvet-Mycia, et outre sa maîtresse officielle Anne Pingeot, elles seront nombreuse à céder aux avances de Tonton : Sylvie Pierre-Brossolette (abandonnée brutalement), Michelle Cotta (nommée au CSA en 1982), l’astrologue Elisabeth Teissier, Danièle Buruburu (secrétaire général de la magistrature, mariée), la jeune journaliste suédoise Chritiana Forsne (elle a 31 ans, Mitterrand, 62 et sera jetée tout aussi brutalement que Sylvie Pierre-Brossolette)… Le grand reporter de TF1, Marine Jacquemin, sera quant à elle la liaison platonique d’un président malade et agonisant.
Les cas de VGE (Marlène Jobert…) et de Nicolas Sarkozy (Anne Fulda…) sont également traités dans le livre de Renaud Revel, rédacteur en chef et responsable de la rubrique média à l’Express. Un journaliste (très) bien placé pour traiter des relations horizontales entre hommes de pouvoir et femmes de médias !
On comprend beaucoup mieux, à la lecture de cet ouvrage par ailleurs écrit avec soin et comportant de nombreuses pointes humoristiques, la piètre qualité de l’information politique en France, puisque lorsqu’ils ne sont pas tenus en laisse par des coteries financières ou philosophiques, les journalistes partagent la couche des politiciens de haut rang. Outre l’aspect purement déontologique (sourire), comment dès lors l’information peut-elle être neutre et objective ? Poser la question…
Arnaud Robert.
Fiche détaillée:
Auteur | Renaud Revel |
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Éditeur | First/Prix 19,95€ |
Date de parution | 06/06/2013 |
ISBN | 2754044647 |
EAN | 978-2754044646 |