L’inspecteur Joona Linna qui parle le suédois avec un accent finlandais se trouve comme « Pinot, simple flic » sous le coup d’une enquête interne pour avoir voulu débrouiller une investigation banale alors que les services secrets y voyaient une affaire sensationnelle qui leur apporterait gloire et respect.
L’inspecteur aurait dû être mis à pied mais son chef, pour ne pas faire de vagues, l’envoie sur un fait divers concernant deux meurtres commis dans des conditions particulièrement horribles. Une fois sur les lieux, le flic du coin à qui l’enquête échoit de droit, envoie carrément sur les roses Joona de la crim’.
Les assassinats ont eu lieu dans une institution psychiatrique de détention pour jeunes filles mineures réputées très dangereuses pour la société. L’établissement s’est trouvé récemment privatisé et le personnel d’encadrement a, en conséquence, été réduit au strict minimum. Les filles ont beau être « tassées » avec les neuroleptiques, elles n’en restent pas moins potentiellement dangereuses, surtout quand elles décident de ne pas avaler leur potion magique.
Tout indique que la meurtrière de la surveillante et d’une jeune patiente n’est autre que Vicky, une pensionnaire disparue après l’effroyable tuerie. Joona se tamponne de l’enquête interne et finit par subodorer le pot aux roses sans pouvoir apporter une preuve formelle. Il va même jusqu’à consulter une voyante pas très orthodoxe.
Ce qui surprend dans ce roman ne concerne pas tant les descriptions de recettes de cuisine, « Un filet de bœuf juste passé à la poêle et ensuite au four entre deux couches de pommes de terre », mais les précisions sur le vestimentaire et la sexualité du point de vue masculin comme féminin.
Il s’agit d’un cas absolument unique dans le monde du polar actuel et l’explication tient à ce que Lars Kepler n’est que le pseudo des époux auteurs Alexandra et Alexander Ahndoril. L’histoire se déroule de manière habilement articulée, ce qui procure une lecture des plus aisées. Ce roman fait partie de la vague des auteurs suédois classiques et ça se lit très gentiment.
Un roman suédois classique DDDD
556 pages, Actes Sud, 23,80 €
Format 14,5 X 24. Broché
Dominique LE FUR
Chez votre libraire préféré ou sur le site : www.lalibrairie.com
Image à la une -Lars Kepler, c’est eux : Alexandre et Alexandra Coelho Ahndoril, partenaires d’écriture et époux à la ville.Photo DR
