Déçus par la réalité de la capitale, une vingtaine de Japonais sont victimes de ce trouble chaque année.
Le phénomène est marginal mais il est bien réel : chaque année, le « syndrome de Paris » touche une vingtaine des Japonais installés dans la capitale française.
Identifié dans les années 1980 par le Dr. Hiroaki Ota, psychiatre japonais qui exerçait à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, ce trouble est lié à un choc culturel, une forte déception qui peut engendrer jusqu’à la dépression.
Pourquoi un tel choc ? Où est le Paris des cartes postales, capitale du romantisme et du luxe, ou celui d’Amélie Poulain ?
Lorsqu’ils arrivent dans la capitale, certains Japonais rêvant de cette ville merveilleuse découvrent que toutes les maisons ne sont pas rutilantes, toutes les rues propres et tous les habitants sveltes et bien habillés. Plongés dans le quotidien parisien, la désillusion est grande pour certains.
[..] Le Dr. Ota avait remarqué qu’au moins un patient sur trois avait déjà des antécédents psychologiques au Japon », souligne pour Europe 1 le Dr. Alain Stern, chef du service psychiatrie à l’hôpital américain de Paris. « Ce sont des personnalités fragiles qui croient dans ce Paris merveilleux. »
Surviennent alors des « signes dépressifs, de l’anxiété, une perte de l’estime de soi brutale, un sentiment de déréalisation, d’étrangeté », liste le Dr. Stern. « Ces jeunes Japonais sont perdus. La déception active chez eux ce sentiment d’échec, de frustration. Ils se mettent à déprimer comme on pourrait le faire devant un deuil : c’est le deuil d’une image idéalisée. »
[…] De mieux en mieux pris en charge, le « syndrome de Paris » est même anticipé par les sociétés japonaises qui mutent des employés en France.
Pour les visiteurs qui développeraient ce trouble sur place, le traitement le plus efficace est toutefois radical : quitter Paris et retourner dans leur pays.
Le Syndrome de Paris, vu à travers Mimi no Nikki.