Giorgio Armani a dessiné la garde-robe des athlètes de l’équipe italienne pour les JO de Londres 2012© Richard Phibbs/Armani
JO-2012 : la mode sportive aux Jeux Olympiques de Londres
Les JO de Londres seront « les plus stylés jamais vus », avait prédit le couturier Giorgio Armani, créateur des uniformes de l’équipe italienne, mais sur les podiums et dans les stades, l’élégance côtoie le mauvais goût sinon le ridicule.
La cérémonie d’ouverture a offert un feu d’artifice de costumes et de couleurs, tels les vert et jaune pétant de l’équipe jamaïcaine, habillée par Cedella Marley, fille de Bob Marley. Médaille d’or pour l’équipe tchèque, chaussée des « bottes de caoutchouc bleues les plus hideuses de l’humanité », selon la journaliste de mode Carolyn Asome dans le Times. « D’accord, tout le monde s’attendait à un vrai déluge anglais sur les JO », convient-elle, mais au moins, les Tchèques auraient pu opter pour les très british bottes « Hunter ».
Médaille d’or aux bottes des Tchèques © Leon Neal / AFP
La palme de l’authenticité revient à l’équipe mexicaine, dont les ponchos aux franges colorés sont en outre « totalement en phase avec la tendance de l’automne prochain », pronostique la chroniqueuse de mode.Les athlètes espagnols ont été les premiers à vilipender leur uniforme rouge et or, fourni (gratuitement) par la société russe Bosco. « Pas du tout latin, on dirait plutôt qu’ils viennent d’Europe de l’Est » a lancé sur Twitter le canoéiste Saul Craviotto.
La délégation américaine, habillée comme à Pékin et Vancouver par le couturier Ralph Lauren, a fait fureur avec un … béret qu’on aurait davantage vu coiffer la délégation française! Il est vrai que le couvre-chef, enfoncé sur les oreilles de manière quasi militaire et frappé de l’insigne olympique rayé de rouge et blanc, a une toute autre allure. Très patriotique, sauf que les uniformes… sont fabriqués en Chine, ce qui n’a pas manqué de soulever une polémique en pleine année électorale américaine.
La délégation américaine en béret basque, façon Ralph Lauren © SAEED KHAN / AFP
Coté britannique, les maillots signés Stella McCartney ont reçu la « médaille d’or du risque » du site de mode « L’Officiel » pour leurs variations sur l’Union Jack, le drapeau britannique. La créatrice a « visiblement gardé le blanc et le bleu du drapeau en couleurs dominantes, et a minimisé la présence du rouge, en ne l’appliquant que sur les chaussures et les cols des sportifs », observe L’Officiel.Coté français, Hermès a coupé spécialement pour les cavaliers une veste bleue à col rouge, « en tissu technique, léger et extensible », afin de permettre « une excellente aisance dans les mouvements ».
Mais l’habit ne fait pas la médaille, et on aura surtout vu sur les podiums les cavaliers britanniques en élégantes redingotes.
Technologie et compétition commerciale
Souci de performance et sponsoring règnent en maître: les spectateurs auront remarqué le nombre incroyable de coureurs chaussés de jaune vif sur la piste d’athlétisme. C’est tout simplement que la guerre fait rage entre Nike et Adidas.
La chaussure de l’athlète américaine Chantae Mcmillan © Olivier Morin / AFP
Alfréd Hajós, premier champion olympique de natation (1896) © DR
Les tenues en tissus synthétiques et le souci de l’aérodynamisme s’imposent à partir des années 1970, et les shorts se font de plus en plus courts. Les Etats-Unis utilisent des technologies issues de l’industrie spatiale, avec des tissus conçus pour réfléchir les rayons du soleil et sécher la transpiration. Les ordinateurs entrent dans la course dans les années 80 pour modéliser les effets du vent et de la résistance sur les tissus, des technologies aujourd’hui utilisées par toutes les équipes.Le dessin fait appel à un autre registre, et la palme revient peut-être cette année aux maillots « piranha » des nageuses espagnoles, sans doute destinés à impressionner l’adversaire …
Image à la une- jo 2012 londres beach volley bikini
sourceAFPculturebox