Deux choses, pour commencer. Bien que madame Hidalgo ait clamé durant sa campagne des municipales en 2014 qu’elle n’augmenterait pas les impôts durant toute son mandat, elle multiplie tout ce qu’elle peut prélever pour tenter d’éponger les dettes de la capitale. Car Paris, comme le pays, est face à un trou colossal du fait de la gestion calamiteuse et éminemment clientéliste de son prédécesseur Delanoë. Ce que madame Hidalgo ne pouvait, d’ailleurs, ignorer vu qu’elle était son premier adjoint depuis 2001 ! À peine arrivée, elle reconnaissait donc qu’il manquerait au moins 400 millions d’euros pour boucler le budget. Mais quels mensonges ne ferait-on pas pour devenir calife à la place du calife ?
Alors, depuis qu’elle s’est installée à l’hôtel de ville, elle grappille : relèvement de 20 % de la surtaxe d’habitation sur les résidences secondaires et autres biens meublés non loués, puis une nouvelle hausse en octobre suivant, et enfin l’annonce que ce taux d’imposition sera multiplié par 5 en 2017. Elle a aussi majoré les droits de mutation sur les ventes immobilières de 3,8 % à 4,5 % au 1er janvier 2016, puis réduit les abattements sur les résidences secondaires. Vendu également quelques bijoux de famille, mais cela, ça ne marche qu’une fois, alors que les impôts… c’est jackpot tous les ans !
Côté stationnement, Anne Hidalgo a augmenté les tarifs de 180 % en janvier 2015. Mais voilà, l’argent rentre mal. Alors, cette épouse de l’ancien directeur de cabinet de Martine Aubry, hollandaise fervente, retraitée de l’inspection des finances et socialiste jusqu’au trognon, a décidé de déléguer au privé le marché des parkings.
Si je souligne son socialisme indéfectible, c’est pour rappeler qu’Hidalgo et ses amis passent leur temps à cracher sur l’entreprise privée et annoncent vouloir renationaliser à tour de bras, depuis les banques jusqu’au secteur productif. Ce qui nous a valu, voilà quelques semaines, la tragi-comédie autour d’Alstom.
Hélas, la réalité s’impose : la mairie de Paris est incapable d’assurer la gestion et le contrôle des 140.000 places de parking payantes en surface. Le manque à gagner avoisinerait les 300 millions d’euros, dit madame le maire.
Il serait intéressant de savoir pourquoi. On a une petite idée : pour payer, il faut une carte, en vente dans les bureaux de tabac. Sauf que c’est dimanche midi et qu’on va déjeuner chez tata Georgette avec le baba au rhum. On peut aussi payer avec son smartphone, mais il faut avoir chargé l’appli, ou bien appeler au 01 74 18 18 18 et donner son numéro de carte bancaire, sa plaque, l’arrondissement et la durée de stationnement. Mais tonton René n’a pas de smartphone.
Enfin, comme le pointait déjà un rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France en 2012, il faut signaler « le manque de travail et de résultats des agents de surveillance de Paris » (alors au nombre de 1.900), essentiellement en raison d’un taux d’absentéisme de… 15 %. Un record.
Donc, le privé. Sans doute Indigo, la filiale de Vinci qui gère déjà le stationnement à Madrid.
« Le prestataire devra moderniser les pratiques de contrôle, en utilisant notamment des moyens numériques et automatisés, par exemple pour la lecture des plaques d’immatriculation »,
a dit le maire au JDD. Au 1er janvier 2018, paiement électronique et surveillance par des véhicules mouchards à l’aide de caméras embarquées.
Efficacité et surtout rendement sont donc les nouvelles mamelles d’Anne Hidalgo, sachant que les amendes vont sans doute passer de 17 à 36 euros. C’est vrai ça, qu’y a-t-il de plus simple à tondre qu’un automobiliste parisien ?