Une hausse inédite du stationnement dans les rues de Paris a été votée en décembre dernier. Visiteurs comme résidents découvrent, depuis le 1er janvier, des tarifs qui ont doublé voire triplé aux horodateurs.
Grosse flambée hivernale sur les 142.000 places de stationnement en surface. Les Parisiens viennent de prendre la mesure de la hausse des tarifs au 1er janvier 2015 votée en décembre par le Conseil de Paris. Tous les automobilistes sont visés. Sur Twitter, les réactions indignées étaient nombreuses ce lundi matin, jour de rentrée… Et de paiement du stationnement résidentiel. Metronews rappelle les principales évolutions.
► Les visiteurs payent jusqu’au double
Première cible : les non-Parisiens. Accusés de frauder massivement (86%, selon la Ville), ils payent désormais 4 euros de l’heure dans les 11 premiers arrondissements, contre 3,60 auparavant. Les tarifs doublent du 12e au 20e arrondissement, à 2,40 euros de l’heure. Des niveaux comparables à Amsterdam, mais inférieurs à Londres (6 euros l’heure)
► Les Parisiens payent presque le triple
Le tarif résidentiel – 80.000 places – était généreux : 65 centimes par jour, 3,25 euros par semaine. La fête est finie. Pour les ménages imposables, à partir du 1er février, la carte de stationnement deviendra payante lors de son renouvellement (45 euros par an, 90 sur 3 ans). Depuis le 1er janvier, la journée vous coûte 1,50 euros et la semaine, 9 euros. « Le tarif résidentiel reste inférieur d’un tiers à son niveau d’avant 2001 », plaidait en décembre l’adjoint aux Transports Christophe Najdovki, joint par metronews. L’UMP Jean-Didier Berthault, qui accuse l’exécutif de « faire les poches des Parisiens », a fait un autre calcul : « 513 euros par an », contre 170 euros auparavant. Sur les réseaux sociaux, des Parisiens voient, eux, une flambée « de 300% ».
► Les rues de Paris libérées ?
Visiteurs et résidents payent également une heure supplémentaire par jour, entre 19 et 20 heures, y compris le samedi et en août. L’objectif, selon l’adjoint, est de « désencombrer l’espace public » au profit du sous-sol. Les résidents bénéficient, dans 49 parkings, de réductions allant « jusqu’à 50% ». Mais le caractère incitatif n’est pas évident : les forfaits les moins chers descendent rarement en dessous de 100 euros par mois… De nombreux automobilistes devraient logiquement rester piégés dans la rue, avec cette hausse des tarifs. A moins, bien sûr, de se débarrasser définitivement de leur voiture s’ils le peuvent.
► Dans un an, l’amende flambera à son tour
La loi prévoit que les maires puissent déplafonner le montant des amendes d’ici un an. Selon Christophe Najdovski, on s’oriente vers une « expérimentation » en 2016, notamment à Paris, en vue d’une application en 2017. La prune, actuellement à 17 euros, pourrait alors doubler, voire davantage. De quoi inciter à payer, même plus cher, son stationnement.
La hausse des tarifs pourrait inciter les automobilistes à délaisser leur véhicule à quatre roues pour rejoindre le bataillon des 83.000 utilisateurs de deux-roues motorisés à Paris. De quoi encombrer davantage les trottoirs. Les écologistes ont donc proposé de « généraliser » la verbalisation du stationnement sauvage et de faire payer le stationnement. Pour l’heure, les discussions avec l’exécutif aboutiraient simplement, selon l’adjoint aux Transports, à « une étude » sur la question. Sur le même sujet, Anne Hidalgo s’est déjà engagée à créer 20.000 nouvelles places pour les deux-roues.
source //Métro