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l’interfile est désormais légalisée, y compris sur le périphérique.

C’est officiel depuis ce matin : le décret 2025-33 du 9 janvier 2025 légalise sur l’ensemble du territoire français, au sein du Code de la Route, la « circulation en inter-files » (CIF) après 14 ans de revendications par la FFMC et 8 années d’expérimentation !

L’interfile, y compris sur le périphérique à 50 km/h

Depuis la baisse des limitations de vitesse sur le périphérique parisien, de 70 à 50 km/h, par la Mairie de Paris, une incertitude régnait sur la légalisation de l’interfile sur les axes limités à moins de 70 km/h.Si le nouveau décret change peu de choses sur les modalités des précédentes expérimentations, celui-ci élargit désormais la pratique de la CIF auxvoies où s’applique « une vitesse maximale autorisée plus faible par l’autorité de police de la circulation », ce qui concerne directement le périphérique parisien. Ce sera aussi le cas des rocades urbaines, qui seraient à l’avenir amenées à passer à 50 km/h.

Légalisation de l’interfile : des règles de sécurité

Les modalités de légalisation de la Circulation Inter Files évoluent peu depuis les précédentes expérimentations. Il est cependant notable que, grâce à son inscription au Code de la Route, la pratique de l’interfile est désormais autorisée dans toute la France (et non plus seulement dans 21 départements, comme ce fut le cas lors de la dernière expérimentation).

Dans le détail, la circulation interfile s’applique :

  • sur les autoroutes et les routes à 2 chaussées dotées d’au moins 2 voies chacune séparées par un terre-plein central, où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h ;
  • lorsque, en raison de sa densité, la circulation s’y est établie en files ininterrompues sur toutes les voies, y compris celles réservées, le cas échéant, à la circulation de certaines catégories particulières de véhicules ou d’usagers (exemple : voies de covoiturage, voies olympiques…) ;
  • pour les véhicules de la catégorie L3e ou L5e d’une largeur d’un mètre maximum (2-3 roues motorisés sans side-car) ;
  • entre les files de véhicules situées sur les 2 voies les plus à gauched’une chaussée dans le même sens de circulation ;
  • si l’espacement latéral entre les véhicules circulant dans les deux voies les plus à gauche d’une chaussée est suffisant ;
  • lorsqu’aucune des voies de circulation sur la chaussée n’est en travaux ou couverte de neige ou de verglas sur tout ou partie de sa surface ;
  • après avoir averti de son intention de circuler en inter-files (usage du clignotant) ;
  • sans excéder 50 km/h dans l’inter-files ;
  • sans excéder 30 km/h dans l’inter-files si l’une des files est à l’arrêt ;
  • sans dépasser un autre véhicule déjà présent dans l’inter-files ;
  • en reprenant sa place dans le courant normal de la circulation, après avoir averti de son intention les autres usagers (usage du clignotant), lorsque les véhicules, sur au moins une des deux files, circulent à une vitesse supérieure à la sienne.

 Interfile : vigilance sur les vitesses excessives

Florence Guillaume, la Déléguée Interministérielle à la Sécurité routière, a souligné auprès du Parisien que la décision de généraliser la circulation inter-files a notamment été prise au regard de l’accidentologie stable observée dans les 21 départements dans lesquels celle-ci était testée :
« Dès qu’elle est pratiquée dans les conditions définies, la CIF entraîne des conditions de sécurité correctes pour les motards. Mais elle appelle toujours à beaucoup de prudence et de vigilance. On observe d’ailleurs que la connaissance et le respect des règles progressent mais le respect de la vitesse autorisée reste encore trop faible« .

Le rapport du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui a évalué les périodes d’expérimentation, pointe en effet qu’une majorité de conducteurs de deux-roues ne respectent pas la limite de vitesse de 50 km/h lorsqu’ils circulent en interfiles. « Si ce n’est pas assez respecté, c’est que les motards ne craignent pas assez les contrôles », assure Florence Guillaume.

Interfile : vers un meilleur partage de la route

C’est dans ce contexte que la nouvelle réglementation inclut en cas d’infraction des règles de la CIF une amende de 135 euros et la perte de 3 points du permis de conduire. Les infractions pourront être constatées et verbalisées à distance par les forces de l’ordre et non plus par le biais d’interceptions.

Grâce à cette légalisation, les auto-écoles et moto-écoles pourront désormais inclure la circulation inter-files dans leurs formations au permis de conduire. Ainsi, les futurs motards, mais également les futurs automobilistes, seront mieux formés à cette pratique afin de limiter les incompréhensions et les tensions entre usagers et, ainsi, réduire les risques d’accidents.Cette avancée majeure est le fruit d’un travail collectif mené avec persévérance par la FFMC avec la Fédération Française de Motocyclisme et les branches « 2 roues » et « formation » de Mobilians depuis 26 ans. Si la reconnaissance officielle de la CIF est avant tout une victoire pour les usagers de la route, c’est également une reconnaissance du travail de longue haleine qu’a mené la FFMC. Mais la FFMC ne compte pas s’arrêter là. Cette légalisation est un socle sur lequel nous continuerons à construire une route plus sûre et plus partagée pour tous les usagers : motards, automobilistes, cyclistes. Ensemble, nous souhaitons avancer vers un avenir où le bon sens et le partage de la route ont du sens.

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