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Dakar 2025. Du miel pour Sanders, Al Rajhi sourit aussi.

Dunes et brouillard ne font pas bon ménage lorsqu’il s’agit de lancer en spéciale les pilotes et équipages du Dakar. Ce matin, l’Empty Quarter était justement plein de cette purée pois qui cloue les hélicoptères au sol et les empêche d’assurer la sécurité de la course. Le report du départ de la spéciale en attendant que le ciel se montre plus clément a aussi incité les motards à demander le raccourcissement de la course, finalement jugée après 152 kilomètres au lieu de 308. La modification a notamment fait les affaires du pilote apiculteur à ses heures Daniel Sanders, en position très favorable avant l’ultime étape. La distance initiale de 276 kilomètres, essentiellement composée de cordons de dunes entrecoupés de chotts très rapides, a été maintenue pour les autos de pointe. Yazeed Al Rajhi en a exploité chaque grain de sable pour reprendre la tête du classement général à Henk Lategan, pendant que Mattias Ekstrom a affirmé sa position sur la 3e marche du podium.

L ‘Essentiel

  • Dans le contexte d’une spéciale amputée de moitié, Tosha Schareina a mis les bouchées doubles et a précisément réussi à combler 7’31’’ sur les 16’31’’ de retard qu’il comptait au départ sur Daniel Sanders, une fois les dunes enfin baignées de soleil. L’Espagnol conforte sa deuxième place mais aura beaucoup moins d’espace pour tenter de détrôner le leader australien sur la dernière étape (61 km), qui plus est sur le format d’un départ en ligne.
  • Adrien Van Beveren avait doublement intérêt à lâcher les chevaux dans le désert. C’était finalement peine perdue pour aller chiper la 2ᵉ place de l’Espagnol galopant, auteur du meilleur temps. Encore fallait-il s’employer à conserver sa 3ᵉ position au général, menacée par Luciano Benavides. L’homme en forme de la deuxième semaine a bien terminé devant le Français pour 24’’, mais reste 4ᵉ du général à 6’26’’ du podium.
  • La série heureuse se poursuit pour Ford, qui a remporté sa première étape sur le Dakar hier avec Nani Roma et gagne aujourd’hui avec Mattias Ekstrom, auteur du meilleur temps dans son Raptor et en bonne voie pour aller chercher son premier podium final en Ultimate. Nasser Al Attiyah, qui avait encore comme objectif de lui contester la 3ᵉ place, signe le deuxième temps mais reste à plus de 4 minutes.
  • En revanche, la course-poursuite a été fructueuse pour Yazeed Al Rajhi, qui a fait parler sa science des dunes pour reprendre puis distancer nettement Henk Lategan. Le Saoudien retrouve au meilleur moment le fauteuil de leader du Dakar. La performance en retrait du Sud-Africain le relègue à 6’11’’.
  • Yasir Seaidan est l’autre pilote saoudien bénéficiaire de son expédition dans l’Empty Quarteravec une troisième victoire d’étape. Son triplé n’affecte pas Nicolas Cavigliasso, en tête du général depuis le premier jour de course, et avec 1h11’’ sur Gonçalo Guerreiro comme premier poursuivant.
  • Sara Price s’offre une deuxième spéciale sur le Dakar 2025, avec le plaisir supplémentaire de battre son coéquipier chez Can-Am, « Chaleco » Lopez. L’Américaine ne perturbe pas la marche victorieuse de son compatriote Brock Heger, toujours en tête du classement général. Mais le Polaris de Xavier de Soultrait a en revanche quitté la 2ᵉ marche du podium, qu’il cède à contre-cœur au Chilien.
  • Martin Macik signe son quatrième succès d’étape de la quinzaine et son avance de près de 2h30’ sur Mitchel van den Brink lui permet de perdre deux minutes et demie au kilomètre sur l’étape de demain. En revanche, le Néerlandais doit encore surveiller Ales Loprais, qui n’est qu’à 5’30’’ dans son rétroviseur. Le podium final n’est pas tout à fait défini.

La Perf’ du jour

À ceux qui en doutaient, Mattias Ekstrom a prouvé avec sa constance sur les deux semaines de course qu’il a bien l’étoffe d’un leader. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Suédois assume ce rôle, puisqu’il avait été le mieux classé des trois Audi RS Q e-Tron engagées en 2022, 9e en fin de course avec déjà une victoire d’étape. Cette année, c’est encore avec un véhicule tout neuf, le Ford Raptor, qu’il a su prendre le relais de Carlos Sainz, le chef de file supposé de la bande au départ de Bisha. Discret mais parfaitement posté en embuscade sur toute la distance du Dakar, Ekstrom signe à Shubaytah sa troisième victoire d’étape, la première de l’année, au moment où il doit défendre sa place sur la 3e marche du podium. Avec un poursuivant de la trempe d’Al Attiyah à ses trousses, le risque de perdre son sang-froid était réel. Mais ce n’est pas le genre de la maison.

Tout avait pourtant bien commencé pour Xavier de Soultrait, le tenant du titre en SSV, qui avait à nouveau pris les commandes de la catégorie à Bisha. À la sortie de la 48h chrono, l’Auvergnat s’était même rassuré sur la compétitivité de son Polaris RZR face à l’armada des Can-Am emmenée par « Chaleco » Lopez. Les ennuis mécaniques ont pourtant commencé en chemin vers le bivouac marathon, avec des pièces de direction qui lui ont fait la misère. La concurrence n’étant pas épargnée par les problèmes, De Soultrait a pu conserver sa 2e position au général, finalement assez confortable puisque c’est son coéquipier Brock Heger qui est devenu le nouveau patron des SSV. Le doublé final aurait fait son affaire, mais le Français a perdu toutes ses chances aujourd’hui. À nouveau trahi par un train avant et incapable d’affronter les dunes en deux roues motrices, il s’est résigné à quitter la spéciale pour rentrer au bivouac par la route. La sanction sera lourde, et la dégringolade au classement général tout aussi sérieuse.

Tout avait pourtant bien commencé pour Xavier de Soultrait, le tenant du titre en SSV, qui avait à nouveau pris les commandes de la catégorie à Bisha. À la sortie de la 48h chrono, l’Auvergnat s’était même rassuré sur la compétitivité de son Polaris RZR face à l’armada des Can-Am emmenée par « Chaleco » Lopez. Les ennuis mécaniques ont pourtant commencé en chemin vers le bivouac marathon, avec des pièces de direction qui lui ont fait la misère. La concurrence n’étant pas épargnée par les problèmes, De Soultrait a pu conserver sa 2e position au général, finalement assez confortable puisque c’est son coéquipier Brock Heger qui est devenu le nouveau patron des SSV. Le doublé final aurait fait son affaire, mais le Français a perdu toutes ses chances aujourd’hui. À nouveau trahi par un train avant et incapable d’affronter les dunes en deux roues motrices, il s’est résigné à quitter la spéciale pour rentrer au bivouac par la route. La sanction sera lourde, et la dégringolade au classement général tout aussi sérieuse.

La Stat’ du Jour 

121

Tosha Schareina n’avait plus gagné sur le Dakar depuis le prologue de l’édition 2024. Annoncé parmi les favoris cette année, le prodige de Valence a attendu l’avant-dernière étape pour débloquer son compteur 2025. Un succès de prestige, puisque remporté dans le vaste désert de l’Empty Quarter. Le second de sa carrière, qui porte le total de l’Espagne à 121 chez les motards. Ce chiffre impressionnant représente plus de 18 % des étapes de l’histoire du Dakar. À 29 ans, Schareina a encore le temps de faire grossir ses statistiques. Il le faudra pour rouler sur les traces de compatriotes dont on annonce qu’il est la relève : Joan Barreda et ses 29 succès, Jordi Arcarons et ses 27 victoires, ou encore Marc Coma, vainqueur de 24 spéciales. Des trois, seul le dernier cité a réussi à soulever le Touareg. Un destin que le pilote Honda va vraisemblablement frôler ce vendredi, entrant dans la dernière étape avec 9 minutes de retard sur le leader Daniel Sanders.

Henk Lategan : « pas un expert des dunes »

« On ne pouvait pas faire mieux aujourd’hui, j’ai tout essayé. Je ne suis pas un expert des dunes mais je suis content d’être à l’arrivée avec la voiture en un seul morceau. C’est incroyable, on a réalisé un très bon Dakar avec des hauts et des bas, mais dans l’ensemble je suis content, il reste encore un jour de course. »

En raison du retard pris par les programmes des différentes catégories du Dakar, le Classic ne s’est joué que sur un seul acte aujourd’hui. Baroud d’honneur pour Dirk van Rompuy à la veille de l’arrivée du Dakar Classic : le Belge signe le sans-faute dans le test de navigation au volant de son HDJ 80 et s’impose. Les leaders Carlos Santaolalla et Lorenzo Traglio ont fait match nul de leur côté, manquant chacun un waypoint. Demain encore, une seule navigation test est au menu. Le Dakar Classic reste entre les mains du tenant du titre. La précision dans les caps des navigateurs pourrait faire la différence, comme antan la maîtrise de la boussole par les copilotes. Le final de cette 5ᵉ édition a plus que jamais une saveur d’Afrique !

W2RC : Al Rajhi vers une double première

Si Yazeed Al Rajhi remporte demain son premier Dakar, il s’agira aussi pour le Saoudien de la première fois qu’il prendrait les commandes du classement général du W2RC. Un privilège habituellement réservé à Nasser Al Attiyah. Seuls Sébastien Loeb et Carlos Sainzont pris jusque-là le maillot jaune des épaules du Qatarien. C’était lors de la saison 2022 à l’issue de l’Abu Dhabi Desert Challenge (ADDC) pour le Français, qui était reparti de la deuxième manche avec 1 point d’avance sur Al Attiyah. Carlos Sainz est lui resté en tête du général l’espace de deux épreuves du calendrier 2024 : sur le Dakar et l’ADDC. Al Rajhi deviendrait le troisième homme à contester la première place du championnat au triple champion du monde. Le Saoudien a un double rendez-vous avec l’histoire qui l’attend.

Photos © A.S.O./FOTOP &© A.S.O./A.Vincent/DPPI &© A.S.O./F.Gooden/DPPI

Source dakarpresse

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