Depuis le 16 septembre, le permis de conduire a changé de visage. Au format « carte de crédit », il est désormais équipé d’une puce électronique. Le point sur l’impact de ce changement pour les 38 millions de détenteurs du fameux « papier rose » et sur le coût de ce permis high-tech
> En quoi consiste ce nouveau permis ?
Plus sécurisé, il est équipé d’une puce électronique où sont stockées diverses informations sur le titulaire : nom, prénom, date et lieu de naissance, période de validité du titre, catégories de véhicules pour lesquels la conduite est autorisée, port éventuel de lunettes… En revanche, cette puce ne contient ni les empreintes digitales, ni le capital des points de l’automobiliste, ni l’historique de ses PV.
> Quelles démarches pour l’obtenir ?
Plus besoin de passer à la préfecture pour le retirer. Une fois l’examen de conduite réussi, le permis vous est directement adressé par voie postale à votre domicile. Par contre, il faudra le renouveler tous les 15 ans pour les permis A et B (auto et moto), voire tous les 5 ans pour les permis C et D (poids et lourds et transports de personnes). Rassurez-vous, il s’agira d’une simple mise à jour de la photo et de l’adresse. Il ne faudra donc pas repasser l’examen ni se soumettre à une visite médicale.
> Doit-on changer son permis dès maintenant ?
« Inutile de se ruer dans votre préfecture », martèle le ministère de l’Intérieur. Dans un premier temps, seules les personnes ayant passé avec succès leur examen de conduite après le 16 septembre recevront ce nouveau permis. Puis, en 2014, ce sera au tour de ceux l’ayant obtenu entre le 19 janvier et le 16 septembre 2013 d’échanger leur papier rose contre le nouveau permis. Cette réforme sera étendue à tous les autres titulaires à partir de 2015. Ils auront jusqu’au 19 janvier 2033 pour procéder à l’échange, selon des modalités qui restent à définir. En attendant cette date limite, tous les « vieux » permis resteront valides.
> Le système de points évolue-t-il lui aussi ?
Le principe du permis à points n’est pas remis en cause. Par contre, il sera bientôt plus facile, du moins pour ceux qui viennent d’obtenir le précieux sésame, de savoir combien il leur en reste. D’ici fin 2013, un code permettant de consulter le nombre de points restants, via le site https://tele7.interieur.gouv.fr , sera en effet envoyé avec le nouveau permis. Pour les autres, ces identifiants peuvent être obtenus en envoyant une demande à la préfecture.
> Combien cela coûtera aux contribuables ?
L’automobiliste n’aura rien à débourser : le changement de permis sera en effet gratuit. Toutefois, cette réforme aura tout de même un coût pour l’Etat, puisque ces nouveaux titres sont bien plus onéreux à produire, en raison notamment de l’insertion de la puce électronique : « 30 euros l’unité en moyenne, soit 10 fois plus que les anciens modèles », nous précise-t-on au ministère de l’Intérieur. Ce qui aboutit à un coût de 1,14 milliard d’euros pour les 38 millions de permis à remplacer entre 2014 et 2033, soit environ 60 millions d’euros par an à trouver. Ce à quoi s’ajoutent les 2,4 millions de nouveaux titres délivrés chaque année en moyenne, qui coûteront 72 millions d’euros. C’est le fabricant de cartes à puces français Gemalto qui a décroché ce juteux marché.
Thomas Le Bars