Figure incontournable du cinéma français et grande défenseuse de la cause animale, Brigitte Bardot est morte à l’âge de 91 ans, a-t-on appris ce dimanche 28 décembre.
B.B. Deux initiales connues de tous et qui ont fait le tour du monde. Ce dimanche, le cinéma pleure la disparition de l’une de ses plus grandes icônes. Brigitte Bardot s’est éteinte à l’âge de 91 ans et laisse une empreinte indélébile dans le cœur des Français, et bien au-delà des frontières hexagonales. Avec son physique de rêve, son audace et sa liberté de ton, elle est devenue un mythe, même si elle déclarait ne pas apprécier ce terme.
Née à Paris le 28 septembre 1934, la fille de l’industriel Louis Bardot a grandi dans un milieu aisé et a vu défiler dans son salon de nombreuses personnalités issues du monde artistique. Si sa sœur, cadette Marie-Jeanne, recevait souvent les faveurs de ses parents, elle avait néanmoins réussi à se faire remarquer très tôt en intégrant le Conservatoire de danse de la capitale en 1947, et en posant pour le magazine Elle comme mannequin. Et cela malgré une amblyopie à l’œil gauche qui l’a longtemps complexée.
Grâce à sa moue boudeuse et un charisme indéniable, la jeune femme fut approchée par le réalisateur Marc Allégret pour son film «Les lauriers sont coupés». Un projet avorté mais lors duquel elle rencontra Roger Vadim. Le coup de foudre a été immédiat entre les deux futures star, au grand dam de la famille Bardot qui ne voyait pas cette future idylle d’un bon œil.
ET DIEU CRÉA… B.B
En 1952, Brigitte Bardot décrochait son premier rôle au cinéma dans «Le trou normand» de Jean Boyer, avec Bourvil. D’autres longs-métrages ont suivi, dont deux qui lui ont permis d’accéder au rang de vedette, de sex-symbol, de femme fatale, libre et anticonformiste : «Et Dieu créa la femme» de Roger Vadim en 1956, puis «Le Mépris» de Jean-Luc Godard en 1963. La scène de danse dans le premier et sa sensualité débordante dans le second, avec ce dialogue inoubliable – «Tu les trouves jolies mes fesses ?» – avec Michel Piccoli, feront d’elle une légende vivante.
On se souvient aussi de «La vérité» d’Henri-Georges Clouzot en 1960 et de «Vie privée» de Louis Malle, sorti l’année suivante, qui s’inspirait de la vie privée de l’actrice, elle qui a été traquée par les photographes notamment lors de la naissance de son fils, Nicolas. Un fils qu’elle a longtemps rejeté et qui a été élevé par son père, le comédien et producteur Jacques Charrier. Car derrière la gloire et les paillettes, se cachait une femme complexe qui a traversé de nombreuses périodes de dépression, fait deux tentatives de suicide et combattu un cancer du sein.
DES PLATEAUX DE TOURNAGE À LA CAUSE ANIMALE
Celle qui a été adulée autant que Sophia Loren et Ava Gardner, et qui a été mariée à quatre reprises, s’était également essayée à la musique. En 1967, alors qu’elle était l’épouse de l’homme d’affaires et photographe Gunter Sachs depuis un an, elle avait accepté d’enregistrer le morceau «Harley Davidson» avec Serge Gainsbourg. Avec lui, elle avait entamé une relation extra-conjugale qualifiée, selon elle, d’«immense passion». Elle a interprété d’autres tubes de l’artiste, notamment «Je t’aime moi non plus», «Bonnie and Clyde» et «Comic Strip
Dans les années 1970, Brigitte Bardot, qui a prêté ses traits à Marianne et s’imposa comme une référence en matière de mode avec son chignon «choucroute», ses robes vichy et ses pantalons corsaires, a créé la surprise en annonçant son retrait brutal des plateaux de cinéma pour se consacrer à la cause animale, dont elle fut une fervente défenseuse. En 1977, elle avait même pris la pose sur la banquise canadienne pour dénoncer le massacre des bébés phoques. Celle qui fut à l’origine de plusieurs scandales en raison de ses prises de position parfois radicales, n’a cessé pendant plus d’un demi-siècle d’interpeller les dirigeants sur les dangers de la chasse, de la corrida ou encore du port de la fourrure. En 1986, B.B avait décidé de créer sa propre fondation.
