– Au fil du temps, Stéphane Bourgoin est devenu le spécialiste des tueurs en série. Les médias se l’arrachent. L’exercice lui monte peut-être à la tête. Le criminologue s’était en effet royalement planté lors de l’affaire Merah en déclarant hâtivement : « Comme avec Anders Breivik, il y a un habillage idéologique. Le choix des victimes, trois hommes d’origine maghrébine, un autre des Caraïbes, ainsi que quatre personnes de confession juive, indique très probablement que le criminel est raciste, antisémite et épouse probablement « des thèses extrêmes, néonazies »
L’expert revient dans les feux de l’actualité avec la sortie de la quatrième édition, revue et augmentée de Serial killers, enquête mondiale sur les tueurs en série chez Grasset. Une fois encore, certaines affirmations de l’auteur laissent à désirer. Page 16, il déclare : « La plupart du temps, un tueur de masse se laisse abattre par la police ou se suicide ». Faux dans le cas norvégien d’Anders Breivik. Plus loin, Stéphane Bourgoin écrit : « Le tueur de masse classique et le spree killer ne s’intéressent pas à l’identité de leurs victimes ». Mohamed Merah rejoint pourtant cette catégorie : il a clairement identifié ses cibles au nom de l’islam.
Néanmoins, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. L’ouvrage fourmille d’informations intéressantes. Au chapitre du « crime aux Etats-Unis », Stéphane Bourgoin rappelle que les Noirs « tuent aussi huit fois plus que les Blancs ». Les homicides perpétrés par les 14-17 ans ont explosé. En France, l’auteur constate que les « agressions violentes et actes de barbarie à l’encontre des personnes sont en augmentation constante ». Très inquiétant, le taux de résolution de ces crimes dans l’Hexagone régresse : de 80% en 1997 à 75,43 % en 2001. Aux Etats-Unis, c’est pire encore : 94% en 1960 et 63% en 2000. La police scientifique ne fait toujours pas de miracles.
Éditions Grasset : 880 pages 24 €
image à la une :Stéphane Bourgoin
source: Novopress